Appel
Date limite de soumission : dimanche 28 janvier 2024
Journée d’étude francophone pluridisciplinaire organisée le 3 Mai 2024, à Paris, par le Centre de Recherche sur les Civilisations d’Asie Orientale (CRCAO) et l’Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)
La domestication est ainsi définie par l’archéozoologue Sándor Bökönyi : « la capture et l’apprivoisement par l’Homme d’animaux d’une espèce aux caractéristiques comportementales spécifiques, leur éloignement de leur territoire naturel et communauté reproductive, et leur maintien sous des conditions de reproduction contrôlées pour un bénéfice mutuel (Bökönyi, 1989) ». Ce phénomène sous-entend une compatibilité éthologique initiale et un contexte socio-économique et culturel favorable. Il implique d’ailleurs un effet mutuel sur l’évolution du groupe animal et du groupe humain. Les activités de domestication et/ou d’élevage ne sont pas des simples choix économiques, mais des événements représentatifs du moment historique et culturel de la société concernée. À quel moment un groupe a-t-il initié cette symbiose ? S’agit-il d’un développement originel, ou d’une acquisition secondaire encouragée par les contacts avec d’autres groupes ? Quelles caractéristiques furent-elles privilégiées et pour quelle raison ?
Les animaux domestiques jouent un rôle actif en tant que facteurs déterminants dans l’évolution des sociétés : se situant sur un plan intermédiaire entre le monde des hommes et le monde sauvage, ils sont représentatifs de l’attitude de l’homme envers l’environnement, ils contribuent à l’évolution de la manière dont une société se pose vis-à-vis du non-humain. L’étude de l’animal domestique peut donc nous informer de l’évolution culturelle d’un groupe, comme dans le cas des recherches de Keith Thomas sur le rapport de la société anglaise envers les animaux, ou elle peut nous informer des effets environnementaux et économiques que l’élevage a sur le contexte naturel, comme dans les travaux dirigés par Julie Clutton-Brock. L’existence de l’animal domestique permet l’élaboration de nouvelles formes de communication, d’échanges, et d’exercices du pouvoir. Ils peuvent faciliter l’établissement de liens diplomatiques, comme dans le cas de l’envoi d’éleveurs du royaume de Baekje à celui de Yamato, ou être à l’origine de conflits à grande échelle, comme dans le cas de la Guerre des chevaux célestes de l’Empereur Han Wudi.
Les activités liées à la domestication et à l’élevage ne sont souvent pas décrites de manière exhaustive dans les sources, et une approche pluridisciplinaire est nécessaire pour une connaissance complète de ces phénomènes. Le but de cette journée est de permettre aux chercheurs de différentes disciplines de présenter leurs travaux spécialisés et de montrer de quelle manière ces études peuvent nous éclairer sur les sociétés et les phénomènes historiques dans leur ensemble. Comment l’étude de l’ADN de restes archéologiques peut-il nous informer sur les mouvements de biens et de populations à une période donnée ? Comment une analyse des motifs iconographiques peut-elle éclairer le rôle social et culturel de l’animal dans la création d’une identité de groupe ? À quel point l’essor de l’élevage peut-il modifier l’environnement et influencer l’évolution socio-politique d’un territoire ?
Cette journée, dédiée aux effets de la cohabitation entre hommes et animaux (domestiqués ou apprivoisés), s’adresse aux chercheurs en Sciences Humaines telles que Histoire, Archéologie, Anthropologie ou Histoire de l’Art, et vise à couvrir la région d’Asie orientale dès le Néolithique à l’Époque Moderne.
Modalités de contribution avant le 28 janvier 2024
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4 mots clés
Bibliographie de référence
CLUTTON-BROCK, Juliet (dir.), The Walking Larder : Patterns of Domestication, Pastoralism and Predation, Londre, Unwin Hyman, 1989
THOMAS, Keith, Man and the Natural World : Changing Attitudes in England 1500-1800, Oxford, Oxford University Press, 1996
Colloque
Vendredi 3 mai 2024 (Paris)
Page créée le jeudi 4 janvier 2024, par Webmestre.