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Appel
Date limite de soumission : samedi 30 mai 2020
Les transitions environnementales à l’âge de l’Anthropocène : les interactions Nord/Sud
« Avec l’avènement d’un monde marqué par la présence de crises multiples à partir de la fin du XXème siècle (Crutzen, 2006 ; Rockström et al., 2009 ; Fressoz et Bonneuil, 2013) prenant la forme d’une « crise sans fin » (d’Allone, 2012), l’analyse des processus socio-économiques a évolué afin d’intégrer les nouvelles caractéristiques d’un environnement décisionnel complexifié (Steffen et al., 2015 ; Laurent et Pochet, 2015 ; Hess et Bourg, 2016). Malgré les tentatives de multiples entrepreneurs institutionnels de maintenir un ordre institué au sein duquel ils détenaient des positions dominantes (Scherrer et al., 2013 ; Gayon et Lemoine, 2014 ; Geels et al., 2016), l’ordre économique de l’après seconde-guerre mondiale s’est fissuré et a donné lieu à l’émergence de désordres institutionnalisants (Lawrence et al., 2009) rendant difficilement praticables les nouvelles incertitudes ainsi générées (« ontologiques » ou « épistémiques »). Le système économique mondial a été dès lors appelé à évoluer et à déployer des transitions l’orientant vers des trajectoires soutenables (Vivien, 2007 ; Douai et Plumecocq, 2017) …Pour lire plus »
Pistes de réflexion
Enjeux analytiques : comment traiter de l’inséparation « commotion coloniale et néo-libérale » et « co-motion sociale-écologique » et de la pluralité de leurs modalités d’interaction : doit-on privilégier les approches en termes de dépendance de sentier et de points de rupture, de déterministe structurel et de reproduction hégémonique (Castro-Gomez, 2006), d’espace de jeu et de négociation stratégique (Bello-Bravo, 2020) ?
Enjeux épistémologiques : comment faire évoluer les théories en sciences sociales afin de construire une approche dialogique de la production de savoirs : faut-il privilégier les approches en termes de « lutte des ontologies politiques » supposant un rapport frontal entre ontologies (Escobar, 2019), celles évoquant une perspective « non fondationiste » favorisant la plasticité des processus d’individuation (Velicu, 2015), invoquer la notion de « créolité » comme voie alternative, c’est-à-dire comme production de résultats improbables incorporés de manière non intentionnelle par les protagonistes ?
Enjeux méthodologiques : comment instrumenter de manière innovante les dispositifs de production, de combinaison voire de confrontation des savoirs ? Comment penser de nouvelles méthodes et de nouveaux protocoles de recherche (Lloyd et al., 2015) susceptibles de décoloniser les institutions occidentales et de réduire leurs effets de domination épistémique (Howitt et al., 2017) ? Faut-il modifier les modalités d’écriture scientifique en ayant recours aux auteurs « non humains », faire évoluer les formats et les contenus d’écriture, pluraliser les mediums de production de connaissance ?
Enjeux pratiques : comment développer des analyses de la déconstruction au service de la reconstruction théorico-pratique et éviter le procès d’analyses critiques « théoriques », « discursives », « homogénéisantes » et in fine empreintes d’une « relative désinvolture » pour la complexité du social (Martuccelli, 2019) ? Comment choisir et faire parler ses études de cas afin de « reconsidérer l’espace » et ainsi construire, dans un vaste mouvement de production cumulative, une approche se réclamant de l’ » universel diversel » (Grosfoguel, 2006) ?
Conditions de soumission
La revue Naaj publie exclusivement en langue française, mais peut exceptionnellement admettre des textes en anglais ou en d’autres langues si elle dispose d’une ressource humaine circonstancielle pour les évaluer et les réviser. Elle pratique l’évaluation par les pair-e-s (peer-review) et dispose d’une politique anti plagiat arrimée à celle du Grenier des savoirs.
Les résumés seront exclusivement soumis en ligne à https://www.revues.scienceafrique.o...
Le dossier en préparation, dont le contenu scientifique est détaillé ci-dessus, souhaite privilégier une approche interdisciplinaire de la thématique proposée. Les auteur-e_s de toutes les sciences sociales et humaines sont appelé·e·s à participer sans pour autant s’y limiter. Ils ou elles sont invité·e·s à explorer la thématique à partir d’analyses locales, nationales voire internationales. La mise en contexte d’études empiriques, de corpus originaux, la rencontre entre une approche théorique solide et un terrain sont vivement encouragées.
Calendrier
Ouverture de l’appel : 24 mars 2020
Date limite de réception des résumés (en ligne uniquement) : 30 mai 2020
Réponse aux auteurs et autrices après évaluation de la proposition : semaine du 15 juin 2020
Réception des textes complets (en ligne uniquement) : 15 septembre 2020
Publication du volume : 15 décembre 2020
Page créée le dimanche 29 mars 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.