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Appel
Date limite de soumission : mercredi 30 septembre 2020
La revue Natures Sciences Sociétés, consacrée depuis sa fondation en 1993 aux recherches et aux débats sur l’interdisciplinarité, a pris l’initiative d’un appel à textes ambitieux sur la crise des temporalités. À l’heure du changement global, les temps des processus biophysiques, des mondes de l’action et de la recherche apparaissent singulièrement désaccordés, appelant une réflexion épistémologique de fond, à la fois interdisciplinaire et ouverte aux enjeux de l’implication des sciences dans la « grande transition ». Proposé en français et en anglais, l’appel à textes de NSS s’adresse à tous les chercheurs qui font l’expérience de cette crise et qui sont désireux de participer à une réflexion transversale sur les voies de son dépassement.
Coordination scientifique : Jacques Theys, politologue, président de l’association Serge Antoine, Paris, France et Pierre Cornu, historien des sciences, Université Lyon 3, Lyon, France, membres du comité de rédaction de NSS
Embarqués dans le changement global aussi bien par sa puissance intrinsèque que par leur ethos propre, les mondes scientifiques qui travaillent sur la jonction entre faits de nature et faits sociaux expérimentent depuis quelques décennies une crise inédite de la temporalité comme dimension fondamentale de leurs pratiques tout autant que de leur rapport à l’action. Pourtant, rares sont les chercheurs qui s’interrogent directement sur cette crise de nature réellement matricielle et qui les oblige à un réexamen majeur de leurs façons de se positionner face aux temporalités à l’œuvre. Dans le champ des sciences de l’environnement pourtant, que celles-ci se situent plutôt sur le versant physique et biologique ou sur celui des humanités, on a assisté, depuis les années 1960 au moins, à une éclosion exceptionnelle de manières de dire le temps et ses métamorphoses. Brassant et requalifiant des héritages plus anciens ou produisant néologismes et associations conceptuelles inédites, les différentes communautés épistémiques ont rivalisé d’inventivité sémantique : cycles, évolution, paliers ; homéostasie, inertie, effets cumulatifs ; croissance, stabilisation, décroissance ; crise, transition, mutation, catastrophe, effondrement, extinction ; accélération, urgence, compte à rebours, irréversibilité ; nouvelle ère, anthropocène, capitalocène et autres rudolocènes ; prévention, durabilité, justice intergénérationnelle, résilience ; patrimonialisation, préservation, conservation, protection, transmission… La liste est loin d’être close, et chacun de ces termes appellerait une bibliographie ou une archéologie spécifique. Pour autant, on ne saurait se satisfaire de cette abondance lexicale qui, si elle traduit bien le caractère transversal de l’enjeu de la temporalité, cache mal la fragilité de son intégration aux régimes de scientificité et une difficulté persistante à articuler efficacement les temps de la nature, de la société et de l’action publique et privée, que ce soit à l’échelle locale, à l’échelle globale ou à l’un quelconque des niveaux intermédiaires pertinents.
Certes, il n’est pas nouveau que les temps de la nature et ceux des sociétés ne s’accordent pas, et que les mondes scientifiques soient appelés à en arbitrer les légitimités divergentes. Depuis les débats du XIXe siècle sur la confrontation du temps biblique et du temps géologique, les disciplines scientifiques se sont construit des cadres chronologiques robustes et adaptés chacune à leur objet, depuis l’étude du climat jusqu’à celle de la vie des insectes. De même, l’essor des formes « ingénieriales » de l’action publique ou privée a produit des référentiels temporels extrêmement élaborés, depuis le temps des matériaux et des ressources jusqu’à celui des systèmes d’information ou du cycle de vie des politiques publiques. Néanmoins, la constante de ces échelles temporelles est de s’inscrire dans un référentiel général isonormé et linéaire – seule la physique, science par excellence de l’exploration de la temporalité de la nature, ayant produit au XXe siècle des révolutions épistémologiques majeures par les développements de la thermodynamique et de l’analyse quantique, mais sans effet d’imitation majeur dans les autres mondes scientifiques. Plus encore, les conceptions dominantes du temps héritées de la science classique se caractérisent par leur caractère ouvert, c’est-à-dire sans limite dans le devenir, quand le fait distinctif de la crise actuelle est, justement, de faire advenir la possibilité d’un temps fermé, d’un « temps compté » où s’impose la notion de délai, d’un temps possiblement « dernier », marqué par de fortes discontinuités, qu’elles soient écologiques, socioéconomiques ou géopolitiques.
De fait, le contexte du changement global met en évidence sur un mode particulièrement anxiogène les problèmes d’ajustement entre les temps de sous-systèmes complémentaires, et néanmoins de plus en plus gravement désaccordés : ceux, d’une part, de ce qu’on aurait appelé jadis la nature, mais qu’il est plus pertinent désormais de définir comme la part de nature (biotique et abiotique) des socio-éco-techno-systèmes contemporains, et, d’autre part, ceux des existants et des instances dotées d’intentionnalités – individus, organisations, institutions – qui prétendent piloter ces systèmes et préserver autant que possible leur intégrité fonctionnelle. Temps dégradé des écosystèmes, temps détraqué des sociétés dans leur quotidienneté, temps frénétique de l’économie, temps faussement régulier des machines et des systèmes techniques, temps crépusculaire du politique de notre monde post-Enlightenment : toutes ces temporalités font face à une seule et même crise, qui est celle, possiblement, de leur anéantissement. Comme l’illustre de manière dramatique l’effet de sidération que provoque aujourd’hui l’accélération du changement climatique, l’enjeu majeur en matière d’environnement n’est pas seulement d’agir avec les meilleurs moyens possibles, il est aussi – et peut être surtout – de le faire à temps. L’histoire nous apprend que les sociétés passées ont souvent réagi avec beaucoup de retard aux défis que leur posait la dégradation de leur environnement, notamment sur les questions liées aux ressources en bois, en eau et en fertilité des sols. Or, on constate que malgré des outils scientifiques, techniques et politiques considérablement développés depuis un large demi-siècle, nos capacités à piloter les temporalités restent tout aussi défaillantes, sinon davantage encore, qu’aux époques antérieures au prométhéisme industriel. En conséquence, la gestion de crise, l’après-coup, voire l’inanité pure et simple, demeurent les modalités centrales des politiques de pilotage du temps écologique – non plus toutefois dans un environnement insulaire limité, mais dans une biosphère tout entière en voie de basculement vers une temporalité fermée, où la panique et l’ivresse, tour à tour encouragées par des médias, des « leaders » et des organes politiques victimes de leurs propres programmes d’intoxication, se disputent les opinions publiques.
Le contexte dans lequel se pose à nous la question de la temporalité est ainsi celui d’une époque historique majeure, métamorphique au sens géologique du terme, dans laquelle aucun élément de stabilité – matériel ou immatériel – ne permet de servir de repère à ceux qui bougent, mutent ou entrent en phase de chaos. De fait, la temporalité représente la « dimension » la plus fortement et la plus spectaculairement impactée par ce contexte, sous les espèces de la perte de linéarité, de la remise en cause des logiques causales, de la réinterrogation du déterminisme et de l’affirmation de conceptions plurielles, élastiques ou relatives du temps chez les acteurs et les décideurs de la macropolis planétaire. Que l’on mesure le démenti infligé à l’ambition humaine de maîtrise de son propre devenir : pensé comme chemin de réalisation de la raison depuis le XVIIIe siècle, le temps historique se révèle, depuis le milieu du XXe siècle, la pierre d’achoppement de l’idéal de toute-puissance sur la « nature », par les réponses sans cesse plus violentes, imprévisibles et perturbatrices renvoyées par les systèmes physiques – les sols, l’eau, le climat – à leurs « pilotes » individuels, organisationnels ou institutionnels. Les historiens ont coutume de dire que les processus trouvent leurs acteurs : celui que nous vivons ne les trouve pas, à moins qu’il ne les trouve trop bien, dans la déréalisation mortifère du débat public et de la décision politique générée par la panique d’une partie croissante des élites économiques et politiques face à l’ampleur de la crise du « monde réel ».
Ainsi l’achèvement de l’interconnexion des systèmes dans la globalisation et les effets et rétroactions de l’agir humain sur ces derniers font-ils que les pratiques de pensée, celles des sciences et celles de l’action, ne peuvent plus définir un objet « temporalité » qui leur serait propre ou que l’on pourrait abstraire de ses « incarnations » pour étude. Au contraire, elles se trouvent puissamment incitées à se rencontrer par l’anxiété générée par la perte d’évidence de la continuité indéfinie du temps historique, pour penser dans l’urgence « ce qu’il advient du temps » et ce que la combinaison des représentations, des régimes de l’agir et des processus éco-socio-techno-systémiques, est en train de générer en termes de figures du temps nouvelles ou requalifiées dans le monde de la « grande transition ». De fait, il n’y a plus un temps des politiques publiques, un temps des bioressources et un temps du climat, mais un seul et unique temps « chiffonné » de la grande transition qui, pour la première fois, pose la question de l’interruption radicale de certaines « histoires », impactant des pans entiers de la nature, des sociétés et des systèmes développés sur le socle de la néolithisation du monde, c’est-à-dire de son anthropisation.
À travers la lecture ou la confrontation des différentes manières d’aborder le temps dans les disciplines scientifiques comme dans les systèmes d’action publics, collectifs ou privés, ce sont ainsi toutes les dimensions politiques, praxéologiques et écologiques de nos systèmes qui sont remises en question, mais aussi nos façons de connaître et de décider, en rupture d’intelligence avec les dynamiques d’évolution, les inerties, les ruptures, les effets cumulatifs, émergents ou entropiques, du changement global. Le constat est cruel, mais sans appel : les disciplines scientifiques qui avaient durement conquis dans le dernier tiers du XXe siècle le droit à l’autonomie et à la différenciation épistémologiques, justement sur cette question des temporalités, par le délitement de la « discipline » descendante de la science classique, n’ont pas d’autre solution aujourd’hui que de repenser une convergence, fondée non plus sur une injonction politique, mais sur une impérieuse nécessité biophysique. En un apparent paradoxe, c’est l’incommensurabilité du temps présent qui commande de dépasser l’incommensurabilité des temporalités du biologique, du technique et du social, aussi bien dans l’hier que dans l’aujourd’hui, pour espérer leur donner un avenir.
À la lumière de ces observations, il nous paraît donc que prendre le temps de reconsidérer les temporalités en crise s’impose comme le moyen le plus pertinent de refonder notre intelligence globale des formes d’inscription dans le monde des objets de nature, des sciences et des sociétés, et d’exercer notre responsabilité de chercheurs envers et contre la « crise de la vérité » qui est l’un des symptômes de notre temps malade. Par-delà même le souci de la pertinence épistémique, c’est en effet un impératif éthique qui nous saisit, commandé par les enjeux de la crise climatique, de l’effondrement de la biodiversité et du pourrissement accéléré des institutions nationales et internationales issues de l’ère industrielle, incapables de conjuguer efficacité et légitimité dans le pilotage des transitions nécessaires. Pour le comité de rédaction de Natures Sciences Sociétés, c’est un impératif plus fort encore s’il était possible, par fidélité aux principes fondateurs de la revue et des expériences pionnières dans le champ des sciences de l’environnement qui furent à l’origine de sa création, tout autant que par souci de cohérence avec le parti pris d’engagement dans l’heuristique des systèmes de ses membres actuels.
Le présent appel à propositions d’articles s’inscrit donc à l’interface des enjeux scientifiques, écologiques et politiques, pour faire vivre, dans l’espace-temps d’une communauté ouverte, des hypothèses partagées sur la crise de la temporalité et sur ses voies de résolution possibles. On explorera dans cet appel trois voies principales.
1) Les approches du temps dans les différents champs disciplinaires et la question de leur intégration dans les recherches interdisciplinaires. De l’archéologie à l’aggiornamento des temporalités
Notre première proposition concerne la remise en cause des disciplines et des champs disciplinaires, la manière dont sont prises en compte ces questions de temporalités – temps des phénomènes comme temps de l’action – et surtout les difficultés que peuvent poser, dans les travaux pluridisciplinaires et interdisciplinaires, leurs modes de saisie. Il s’agira également, dans une perspective d’analyse génétique, d’observer les conditions dans lesquelles les différentes disciplines ont été amenées à créer de nouveaux concepts liés aux temporalités de l’environnement, pour en restituer la généalogie, en suivre les controverses, et en comprendre les effets de performativité, y compris dans les jeux de transfert et de traduction (maîtrisés ou non) d’un champ à l’autre. Des travaux comparatifs (portant sur plusieurs disciplines) ou historiques seraient particulièrement appréciés ainsi que des études de cas illustrant les difficultés rencontrées dans les recherches interdisciplinaires pour articuler des temporalités et approches du temps différentes, et les moyens qui ont été trouvés pour les surmonter.
2) Les dispositifs de cadrage temporel de l’action collective : outils, dispositifs et efficacité des modes d’intégration du temps dans l’action et le pilotage des enjeux environnementaux – entre prévision, prévention des crises, soutenabilité et transition écologique
La deuxième voie d’exploration que nous proposons concerne les conditions dans lesquelles la dimension du temps est ou n’est pas intégrée efficacement dans l’action et les systèmes d’acteurs associés au pilotage des enjeux environnementaux. Cela concerne, naturellement, un champ immense allant de l’analyse du « cycle de vie » des politiques publiques jusqu’aux différentes conceptions de la notion de « transition », en passant par l’utilisation « stratégique » du temps dans la prise de décision ou sa mise en œuvre, la portée ou les insuffisances des différents outils ou dispositifs instrumentaux matériels et/ou immatériels construits pour maîtriser le temps (développement durable, taux d’actualisation, droit des générations futures…), ou l’utilisation dans l’action des modèles de prévisions et de la prospective. Sans vouloir restreindre les propositions portant sur ce thème, quatre catégories de questions nous semblent devoir recevoir une attention prioritaire :
• d’abord, celle de l’usage dans la décision des outils de prévision et de prospective et l’articulation de ces outils avec les approches scientifiques ;
• ensuite, celle du choix des « horizons », de la détermination des seuils critiques pour l’action, et de la prise en compte tant par les scientifiques que par les acteurs des « délais restant pour agir » ;
• en troisième lieu, celle des concepts d’« adaptation » et de « transition écologique », leurs implications, la diversité de leurs acceptions, leurs mobilisations sociopolitiques dominantes ou contestataires, leurs représentations dans différents pays, leurs rapports avec d’autres façons de « cadrer » dans le temps l’action collective (développement durable, planification écologique, etc.) ;
• et enfin, celle de l’évaluation et de l’analyse historique des échecs ou succès rencontrés dans les tentatives passées de cadrage temporel de l’action collective. On pourra notamment s’interroger sur les raisons qui, dans une période récente, n’ont pas permis au « développement durable » de concrétiser l’ambition initiale d’une justice intergénérationnelle ou, plus spécifiquement, sur les limites d’outils d’aide à la décision, comme la hiérarchisation des irréversibilités majeures ou le taux d’actualisation.
3) Sciences et sociétés face à la crise du temps : quelles pistes de recherche ? Quel rôle, notamment, pour les disciplines qui ont pour objet central la question du temps : histoire, philosophie et prospective ?
Notre troisième piste de réflexion part de l’idée que ce ne sont pas seulement les outils disciplinaires ou de pilotage de l’action collective qui sont en jeu, mais qu’il s’agit de faire face à une crise majeure des représentations du temps, qui impose à la fois un effort de reconceptualisation des temporalités, et de nouvelles conceptions des rapports à la société, à la nature et à la politique.
Dans une situation qui, comme le dit Francis Chateauraynaud, nous place désormais « aux bords de l’irréversible », il s’agit d’abord de faire état de toutes les pistes de recherche qui permettent aujourd’hui de mieux prendre en compte le passage d’un temps ouvert et continu à un temps fermé et discontinu – potentiellement annonciateur de bouleversements majeurs aussi bien dans les systèmes écologiques que dans les systèmes sociaux.
Il s’agit ensuite de s’interroger sur le rôle que peuvent jouer dans cette reconceptualisation des cadres de réflexion sur le temps les disciplines ayant la temporalité pour dimension principale ou secondaire et sur les difficultés de leur mise en dialogue. Parmi les disciplines concernées par la crise écologique globale, trois ont en effet une particularité importante au regard de notre appel à textes, celle d’avoir comme objet de recherche ou de questionnement le temps, ses modes et ses « qualités ». Il s’agit de l’histoire, de la philosophie et de la prospective – même si cette dernière n’est pas à proprement parler une discipline. Cela justifie qu’une attention spécifique leur soit portée. Le défi posé au monde de la grande transition est en effet d’inscrire dans un même processus de social learning global, guidé par les principes de réflexivité critique et de responsabilité projective, trois conceptions de la temporalité jusqu’alors disjointes : celle du philosophe et de l’épistémologue, pour lesquels la temporalité est un questionnement fondamental, mais qui doivent apprendre à en saisir la factualité inédite ; celle de l’historien, pour lequel la temporalité documentable par l’archive est un objet d’étude inscrit dans un passé « joué », mais qui doit apprendre à reconsidérer son objet à la lumière de l’indécision du présent ; et celle du prospectiviste, pour lequel la temporalité est un espace de pensée, de création et de projection, mais qui doit accepter d’intégrer l’hypothèse d’un no future partiel ou total, ou d’un effondrement proche ou lointain, à son exercice. Tout cela non comme spéculation gratuite, mais comme injonction à entrer dans une arène déjà saturée de postures plus ou moins agressives sur les opportunités et les menaces réelles et fantasmées de la nouvelle temporalité « anthropocène ».
Dans cet esprit, des propositions sont en premier lieu attendues sur l’histoire, l’histoire des sciences de la nature, l’histoire environnementale, la philosophie de l’histoire et les évolutions actuelles de la prospective de l’environnement ou des systèmes socioécologiques au sens large, leurs fondements épistémologiques, leurs approches méthodologiques, leurs rapports avec la prévision ou avec l’action. Il s’agira, notamment, de décrire et d’évaluer, non seulement dans leur performativité mais dans leur congruence intrinsèque, les procédés par lesquels sont prises en compte les temporalités passées, présentes et à venir, et les modalités selon lesquelles sont élaborés les scénarios et les visions du futur – notamment dans les travaux internationaux sur le climat ou la biodiversité, mais également sur les transitions sociétales et politiques induites. Les propositions pourront également porter sur les conséquences de la crise des temporalités que l’on vient d’évoquer sur les évolutions de ces différentes disciplines ou communautés épistémiques.
Plus largement, on le sait, ce sont toutes les disciplines et les formes d’action collective informée qui sont ou seront concernées par cette crise des temporalités. La revue prendra donc également en compte toutes formes de propositions portant sur les nouveaux concepts, les formes d’organisation sociale ou les cadres institutionnels à développer ou à mettre en place face à la crise écologique actuelle et au constat d’une inadaptation majeure de nos approches classiques du temps.
S’ils ne veulent pas perdre à la fois leur légitimité, leur intégrité et la maîtrise de leurs pratiques, et si, par-delà la crise de la rationalité générale, ils demeurent convaincus de la validité d’un agir informé de la manière la plus rigoureuse, la plus méthodique et la plus impliquée possible, les praticiens des domaines de la connaissance et de l’action les plus directement en prise avec la crise de la temporalité doivent, nous en sommes convaincus, unir leurs efforts pour concevoir un nouveau paradigme du temps de l’intelligence des systèmes et de l’agir, susceptible de réinventer les conditions de possibilité du devenir et ce que l’on peut désigner aujourd’hui comme le pari d’un futur autre que celui des scénarios collapsologiques. C’est à cette ambition que nous appelons, dans et hors la communauté NSS, dans une ouverture résolue aux transversalités les plus innovantes et aux voies d’interrogation les plus hybrides de réflexivité, d’observation, de conception et d’action.
Processus de sélection
La sélection des propositions de contribution se fait en deux temps :
1) un résumé long (5 000 caractères, espaces compris) présentera les objectifs, l’argumentation et l’originalité de la proposition ainsi que quelques références bibliographiques ;
2) les résumés retenus donneront lieu à un article complet (45 000 à 50 000 signes, espaces, notes de bas de page et bibliographie compris) qui à son tour sera évalué en simple aveugle par le comité éditorial en charge du numéro thématique et par des lecteurs-arbitres extérieurs.
Les instructions aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue
Les résumés longs et les articles définitifs peuvent être soumis en français ou en anglais.
L’envoi des résumés et des articles au format Word (.docx) ou OpenDocument (.odt) se fera à sylvie.zasser chez inrae.fr et pierre.cornu chez inrae.fr
Calendrier
30 septembre 2020 : date limite de soumission des résumés longs
30 octobre 2020 : Notification aux auteurs de l’accepta-tion ou du refus de leur proposition suite à la sélection par le comité éditorial
25 janvier 2021 : remise des articles (v1) pour évaluation par le comité éditorial et par les pairs Parution : courant 2022
Page créée le vendredi 26 juin 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.