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Appel
Date limite de soumission : jeudi 15 septembre 2022
La région de Néfzaoua compte parmi les territoires oasiens les plus importants en Tunisie et au Maghreb. Les mutations que cette région a connues au cours de l’histoire ont fait l’objet de deux colloques scientifiques en 2017 et 2018, et ce en collaboration avec des structures de recherche rattachées à diverses universités. Les actes du colloque de 2017 ont été publiés par le CPU (Tunis, 2018) sous le titre Néfzaoua (Sud-Ouest Tunisien) : histoire et patrimoine. Ceux de 2018 Néfzaoua : territoire et histoire, (2021) ont été publiés par l’Unité de recherche HEDT.
L’intérêt de cet espace oasien, ses relations et ses échanges avec les autres territoires, proches ou éloignés ainsi que le rôle de Néfzaoua feront l’objet d’un troisième colloque organisé par le laboratoire LEMAE en collaboration avec le Commissariat Régional de la Culture de Kébili.
Les relations entre Néfzaoua et les autres oasis remontent à des siècles. Cependant, ces liens ne se sont pas limités à des échanges avec les oasis proches du Djérid (sud-ouest tunisien) et celles de Oued Souf (sud-est algérien). Ils se sont étendus à des oasis de régions littorales, celles de Gabès ou des îles de Djerba, et à celles de zones désertiques, à l’instar de Fezzan dans le sud libyen. Nombreux sont aussi les indices qui renvoient à l’existence de relations aussi variées que complexes entre les oasis de Néfzaoua et celles du Grand Maghreb, de l’Egypte et de l’espace subsaharien.
Les organisateurs du colloque espèrent que cette session s’ouvre sur des études comparatives portant sur les liens entre ces oasis, sur leur développement au cours de l’histoire, sur leurs fondements économiques et sur leurs compositions ethniques.
En fait, le patrimoine culturel oasien de la région de Néfzaoua fournit aux chercheurs différentes données et informations permettant d’établir des comparaisons et d’identifier les types de connexions entre les régions. C’est d’ailleurs ce que soutiennent les sciences auxiliaires à l’histoire, comme la toponymie et l’onomastique. Le lien apparait aussi dans les noms donnés à des variétés de dattes à Néfzaoua (comme « al-fazzani », par référence à Fazzan (en Libye), « plantation soufi » de Oued souf (en Algérie) ou « tozeurzeit » de Tozeur) et à des lieux à l’instar de « palmiers de Pharaon ». De même, il est des noms qui renvoient à l’appartenance des personnes à d’autres oasis outre celles de Néfzaoua comme « Soufi, Jridi, Nafti, Guebsi, Krizi, etc. »
Il n’y a nul doute que les liens entre les oasis de Néfzaoua et celles des autres territoires sont anciens et remontent à des siècles. Ils ont été influencés par divers facteurs. L’état actuel de la région ne peut être ni saisi, ni considéré isolément des flux migratoires qui ont marqué le territoire depuis l’aube de l’histoire. Le nom même du lieu dérive de l’appellation d’une tribu qui l’a habité depuis un certain temps, et ce eu égards aux différentes études. De même, on ne peut comprendre la composition démographique de la région sans considérer le fait qu’elle se trouve dans le couloir des grandes routes du commerce reliant les entités politiques successives à des zones éloignées. Les caractéristiques culturelles et les spécificités de certains sites ou édifices ne peuvent être comprises sans tenir compte de la position géographique de Néfzaoua en tant que lieu séparant une zone facile à annexer au gouvernement central et un lieu désertique, difficile à contrôler et à surveiller.
Il est naturel que les données mentionnées ci-dessus exercent une influence sur la dynamique de la région, sur les plans économique, culturel et ethnique. La position de cette zone entre les chotts et le désert a fait que le lieu ait un effet sur les autres et qu’il en soit à son tour influencé par différents éléments exogènes. En effet, outre son poids économique indiscutable, Néfzaoua était une des régions qui avait accueilli les premières communautés chrétiennes, et ce durant la présence romaine dans la région. Elle était aussi une des régions de l’Ifrikya qui s’était engagée dans les doctrines chiites durant la période moyenâgeuse avant de devenir une zone de rayonnement de la doctrine Malékite à la fin de la même ère. Son éloignement de la capitale ne l’a pas empêchée de contribuer au mouvement des réformes. Ses élites ont participé à leur tour aux activités du mouvement national pour l’indépendance au cours du siècle dernier.
Nous proposons aux éventuels participants d’axer leurs contributions sur l’une des thématiques suivantes :
Mobilité de la population entre les régions oasiennes : commerce, migration, exode, déplacement, etc.
Comparaison entre les différentes méthodes d’exploitation du sol dans les régions oasiennes
La question de l’eau dans les oasis : propriété, distribution, exploitation
Binarité : oasis/ désert : transhumance et stabilité.
Les oasis : une zone de résistance et d’échanges culturels et politiques
Modalités de contribution
Les propositions de communication sont à adresser à Colloque.nefzaoua3 chez gmail.com avant le 15 septembre 2022
Comité scientifique
Lazhar Gharbi, professeur de l’enseignement supérieur, Université de la Manouba, (Tunisie)
Mustapha Tlili, professeur de l’enseignement supérieur, Université de Tunis 1
Amor ben Hammadi, professeur de l’enseignement supérieur, Université de la Manouba
Mongi Bourgou, professeur de l’enseignement supérieur, Université de Manouba
Mohamed Dhifallah, professeur de l’enseignement supérieur, Université de la Manouba
Mohieddine Lagha, professeur de l’enseignement supérieur, Université de Sousse (Tunisie)
Ahmed Behi, professeur de l’enseignement Supérieur, Université de Kairouan (Tunisie)
Coordinateurs
Mohieddine Lagha, professeur de l’enseignement supérieur, Université de Sousse
Mohamed Dhifallah, professeur de l’enseignement supérieur, Université de la Manouba
Ali Aoun, maître-assistant, Université de Tunis Al-Manar (Tunisie)
Colloque
Du 27 au 29 octobre 2022 (Université de la Manouba, Tunisie)
Page créée le mardi 6 septembre 2022, par Webmestre.