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Appel
Date limite de soumission : lundi 15 juin 2020
Dans son ouvrage intitulé Les Luso-africains de Sénégambie : XVIe – XIXe siècle, Jean Boulègue (1989) note au sujet des luso-africains : « Rares sont les voyageurs qui ont touché terre entre la presqu’île du Cap-Vert et la Gambie sans remarquer leur existence ». (p. 7). De nombreux auteurs ont parlé de ces populations, sans jamais utiliser le terme de Luso-africains : on citera les Portugais comme les capitaine André Álvares de Almada dans son Tratado breve dos rios de Guiné do Cabo Verde, André Donelha, le capitaine Francisco de Lemos Coelho, natifs de Santiago de Cabo Verde ; mais aussi des auteurs français comme Sieur de La Courbe. Les Luso-africains sont à l’origine une population issue de « descendants de Portugais et de négresses » dont la présence est attestée en Sénégambie depuis le XVIe siècle. Ils ont occupé une place importante dans la société sénégambienne notamment dans le commerce non seulement en tant qu’acteurs indépendants mais aussi en tant qu’acteurs complémentaires des Portugais. .
Les foyers s’étendaient de la presqu’île du Cap-Vert à l’actuelle Guinée-Bissau. Au fil du temps, cet espace s’est réduit et cette population a décliné pour presque disparaître au Nord de la Gambie et ne garder qu’un foyer à Joal au XIXe siècle. Plus au sud, en Guinée « portugaise » et en Casamance, elle continuera à jouer un rôle prépondérant dans la vie politique et économique, peut-être parce que l’édification des praças (Cacheu, Bissau, Geba, Ziguinchor, Farim) leur a fourni des points d’ancrage.
Le processus de formation des foyers luso-africains est assez hétérogène, d’où leur diversité et la multiplicité des dénominations usuelles - lançados, tangomãos, kriston, gurmetes, filhos da terra et même « portugais » – qui témoignent de la multiplicité non seulement des origines mais aussi des occupations et des positions sociales.
Mais qui sont les Luso-africains et quelles relations entretenaient-ils avec les populations autochtones et le pouvoir étranger en place ? L’Anglais Richard Jobson en fait la description suivante : « Et ce sont des Portugais comme ils se nomment eux-mêmes, et quelques-uns d’entre eux leur ressemblent, d’autres sont mulâtres, entre le blanc et le noir, mais la plupart sont aussi noirs que les naturels du pays, ils sont groupés par deux ou trois en un même lieu et sont tous mariés, ou plutôt vivent avec des femmes noires du pays, dont ils ont des enfants ; néanmoins ils n’ont ni église, ni prêtre, ni aucun ordre religieux. Il apparait de toute évidence que ce sont ceux qui ont été bannis ou ce sont enfuis soit du Portugal, soit des îles, qui se trouvent en cet Etat ». (Boulègue, 1989, 14).
Ce colloque, en hommage à l’historien Jean Boulègue, revisitant les études sur les luso-africains, permettra d’aborder des questions historiques et actuelles telles que : quelles interactions culturelles et quels mouvements transversaux se sont opérés au fil du temps ? Quel rôle a-t-elle joué dans la vie sociale, économique et politique de la région ? De l’époque de la Libération à nos jours, que reste-t-il des Luso-Africains en Sénégambie ? Quel héritage ces populations ont-elles laissé dans le paysage culturel, politique, linguistique et culinaire, entre autres, de la région ?
Axes thématiques
Les propositions de communication doivent être incluses dans l’un des axes thématiques suivants :
1. Des lançados aux luso-africains : formation des foyers luso-africains, construction et catégorisation des populations.
2. Luso-Africains et pouvoirs : quelles relations avec la Couronne portugaise ? Avec des empires, des rois, des chefs indigènes ?
3. Les foyers luso-africains en Sénégambie : localisation et migration entre les XVIe et XIXe siècles.
4. Les luso-africains dans l’économie de la Sénégambie. Le rôle des luso-africains dans l’effondrement du commerce portugais.
5. Les Luso-Africains : originalité et acculturation.
6. Les luso-africains dans les sociétés sénégambiennes : interactions culturelles.
7. Portugais, langues africaines, créole : les luso-africains et la question linguistique.
8. La place des femmes dans les sociétés luso-africaines.
9. Le déclin des foyers luso-africains : analyse SWOT.
10. Les marqueurs identitaires des Luso-Africains aujourd’hui : permanence et transversalité.
11. Les luso-africains et leurs relations avec les populations autochtones et non autochtones.
12. Les grandes familles luso-africaines du sud de la Sénégambie.
13. Les luso-africains dans la littérature.
14. Étude comparative des Luso-Africains de Sénégambie avec d’autres phénomènes démographiques similaires en Afrique.
15. Les Luso-africains et la question religieuse (christianisme, judaïsme, animisme, islam).
NB : A l’issue du Colloque, la création d’un groupe de recherche international et interdisciplinaire sera formalisée.
Modalités de contribution :
Les propositions de communication d’un maximum de 300 mots en portugais et français, avec 5 mots-clés, doivent être envoyées jusqu’au 15 juin 2020.
Les propositions feront l’objet d’une double évaluation.
Les notifications d’acceptation ou de rejet seront envoyées jusqu’au 31 juillet 2020.
Les articles doivent être envoyés au plus tard le 31 octobre 2020.
Les langues de communication sont le portugais et le français.
Contacts
Carlos CARDOSO Carlos.cardoso28 chez gmail.com
Natália Albino PIRES npires chez esec.pt
Eugène TAVARES etavares chez univ-zig.sn
Organisation
Centro de Estudos Sociais Amílcar Cabral – Bissau
Cátedra UNESCO em Património Imaterial e Saber-Fazer Tradicional – Universidade de Évora
Centre de recherche interdisciplinaire sur les Langues, les Littératures, les Arts et les Cultures (CREILAC) da Universidade Assane Seck – Ziguinchor
Date limite de soumission : jeudi 17 décembre 2020
Page créée le lundi 18 mai 2020, par Webmestre.