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Colloque
23-24 mars 2023 (Nice, MSHS)
Diffusion en ligne, via Zoom->Informations et inscription à julien.contes chez univ-cotedazur.fr
PROGRAMME
Jeudi 23 mars 2023
14h00 : Présentation et salutations institutionnelles, Jean-Paul Pellegrinetti (Directeur du CMMC, Université Côte d’Azur), Gian Luca Fruci (Università di Pisa)
SESSION 1 : Actrices, acteurs et réseaux journalistiques
14h20 : Karl-Alexandre Zimmer (Université du Mans), « Une république de papier. Dans les coulisses méditerranéennes du Courrier de la Sarthe (1831-1849) »
14h40 : Alice De Matteo (Università degli Studi di Salerno), « La"loyauté d’un journal républicain dans l’exil" : la redazione de L’Homme tra il 1854 e il 1855 »
15h00 : Andrea Ceci (Università di Pisa / École Pratique des Hautes Études, PSL), « Un giornale orgogliosamente provinciale : La Mouche de Saône-et-Loire et de l’Ain (1843-1849) »
15h20 : DISCUSSION
15h40 : PAUSE
16h00 : Julien Contes (Université Côte d’Azur / Università di Pisa), « Les éditeurs de journaux dans les espaces méditerranéens entre France et États italiens (1830-1850) »
16h20 : Luca Sandoni (Università di Modena e Reggio Emilia), « Tra Roma e Parigi. Per una storia editoriale de L’Univers di Louis Veuillot (1848-1860) »
16h40 : Giuseppe Carrieri (Università degli Studi di Teramo / Universidad de Zaragoza), « Un "écho" al servizio di Francesco II : Charles Garnier e la comunicazione borbonica in Francia (1860-1866) »
17h00 : Roché Raphaël (Université Jean Monnet Saint-Étienne), « Juan Valero de Tornos entre Madrid et Paris : une trajectoire "pan-latiniste" »
17h20 : DISCUSSION
17h45 : CONCLUSIONS DE LA JOURNÉE
Vendredi 24 mars
9h00 : INTRODUCTION DE LA JOURNÉE
SESSION 2 : Pratiques et circulations journalistiques
9h10 : Roberto Paiva (EHESS), « Information, propagande et curiosité : la circulation des journaux français en Espagne durant la décennie révolutionnaire (1789-1799) »
09h30 : Mónica Garcés Palacios (Universidad de Zaragoza), « Fabrique et circulation de la presse espagnole durant la Guerre d’indépendance (1808-1814) »
09h50 : Giulio Tatasciore (Scuola Normale Superiore, Pise), « Presse géographique et circulations médiatiques : le cas des Annales des voyages (1807-1814) »
10h10 : DISCUSSION
10h30 : PAUSE
10h45 : Jean-Charles Geslot (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Éditer un périodique historique entre l’Algérie et Paris : le cas de la Revue africaine (1856-1914) »
11h05 : Daniel Banks (European University Institute, Florence), « The twists and turns of the “civilisation du journal” on the frontier between Empire and Republic, metropole and colony : Algiers 1848-1871 »
11h25 : Loïc Marcou (INALCO), « Les circulations journalistiques de la Grèce vers la France : l’action "médiatique" du Français d’origine grecque A.-Z. Stéphanopoli (1839-1913) »
11h45 : DISCUSSION
12h05-13h30 : PAUSE REPAS
SESSION 3 : Médiatisation, images et presse
13h30 : Marcello Dinacci (Università di Napoli Federico II), « Storie da vedere. Una riflessione sull’iconografia seriale d’età rivoluzionaria e napoleonica »
13h50 : Margherita Acciaro (Università di Pisa / Université de Paris Est-Créteil), « Il bambino e la carta : le diverse presenze dell’infanzia nelle pagine dei giornali del Quarantotto milanese »
14h10 : Hernán Rodriguez Vargas (Università degli Studi di Salerno), « Guerra, informazione, spettacolo e conquista del consenso. Il giornalismo illustrato durante il conflitto in Crimea (1853-1856) »
14h30 : Ginevra Villani (Università di Pisa), « Dietro le quinte della celebrità. La rassegna stampa di Adelaide Ristori : fra divismo e rimediazione (1855- 1861) »
14h50 : DISCUSSION
15h15 : CONCLUSIONS DU COLLOQUE
À partir de la fin du XVIIIe siècle, une grande transformation médiatique a marqué la transition entre les anciens régimes et le monde contemporain, avant de s’approfondir tout au long du XIXe siècle. Entre les gazettes de la fin de l’époque moderne et les organes de la presse de masse apparus un siècle plus tard, une véritable « civilisation du journal » (D. Kalifa, P. Régnier, M.-È. Thérenty, A. Vaillant, 2011) s’est épanouie, au gré des luttes pour la liberté de la presse, du développement industriel et de l’alphabétisation massive des populations. Si pendant longtemps l’historiographie a privilégié un prisme politique pour l’étudier, depuis deux décennies les recherches ont porté une grande attention aux dimensions culturelles, sociales et matérielles des journaux.
C’est ce renouvellement historiographique qu’il s’agit d’approfondir, à partir d’un terrain d’étude : les espaces méditerranéens. Ceux-ci n’ont pas été précurseurs dans le développement d’une presse moderne, à l’inverse d’espaces plus septentrionaux (comme le Royaume-Uni) ou atlantiques (États-Unis). Toutefois, les départements méditerranéens français, l’Italie, l’Espagne, puis des espaces plus orientaux, telle la Grèce, sont entrés progressivement dans cette nouvelle « civilisation du journal ».L’objectif n’est pas d’envisager un espace médiatique proprement méditerranéen, mais plutôt la manière dont, à partir de la fin du XVIIIe siècle, ces territoires, avec leurs caractéristiques propres (rôle fondamental des villes portuaires dans les réseaux journalistiques) et leurs liens extérieurs (qui les relient aux espaces septentrionaux) sont entrés progressivement dans la modernité médiatique.
L’objectif du colloque est d’approfondir la connaissance des formes qu’a prises la « civilisation du journal » qui s’est développé à partir de la fin du XVIIIe siècle, et jusqu’à la Première Guerre mondiale, dans les espaces méditerranéens qui, sans avoir été précurseurs, ont aussi connu un grand développement journalistique. L’approche se veut sociale, culturelle et matérielle, dans la lignée d’un renouvellement historiographique récent des études sur la presse (longtemps très politiques), afin de saisir la manière dont les journaux sont créés et sont produits, et les entreprises journalistiques gérées, de saisir toutes les formes de circulations et pratiques journalistiques et d’interroger aussi le rapport de ces journaux avec l’image et sa production.
Quatre axes ont été définis :
1/ Les coulisses des journaux. L’axe vise à réunir des études qui dévoilent le fonctionnement des rédactions et entreprises journalistiques. L’objectif est de cerner les réseaux qui les sous-tendent à différentes échelles (entre les membres d’une rédaction, entre des rédactions plus ou moins éloignées, aux niveaux régional, national et même international). De même, il est aussi intéressant de saisir les liens journalistiques qui s’établissent entre des rédactions de villes méditerranéennes, mais aussi entre celles-ci et l’intérieur du continent européen. Il s’agit de s’intéresser aussi à l’organisation de la production, qui s’est progressivement industrialisée, et de présenter l’étude de tout ou partie de la chaîne productive, de l’approvisionnement en papier, encres, machines et caractères jusqu’à la réalisation finale des numéros. Une attention particulière doit être accordée au rôle des éditeurs, des imprimeurs et des typographes et compositeurs, ainsi que des libraires, encore peu étudiés pour leur implication dans tout le processus de production et de distribution des journaux. De même, il faut faire une place aux participations féminines, des grandes figures journalistiques comme des femmes plus anonymes.
2/ Les circulations journalistiques. La « civilisation du journal » est aussi une civilisation de la poste et du chemin de fer, et des nouveaux modes de communication (tels le télégraphe et le téléphone). S’y ajoutent les circulations maritimes qui participent pleinement des circulations journalistiques, de nouvelles ou de journaux. Ainsi, l’objectif de cet axe est de réunir des études qui explorent ces dernières, en s’intéressant aussi aux acteurs – et actrices – qui œuvrent pour mettre en place des circuits de distribution qui se complexifient entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle, au fil du développement des moyens de transport et de communication.
3/ Les pratiques journalistiques. Cet axe vise à mettre en avant des interventions qui accordent une attention aux manières de faire et aux codes journalistiques, aux pratiques individuelles ou collectives. Il s’agit de mettre en évidence toute une gamme de l’apprentissage de l’activité journalistique, selon des modalités et parcours divers qui peuvent aussi passer par le voyage ou l’exil (Italiens ou Espagnols à Londres ou Paris dans la première moitié du XIXe siècle qui se font journalistes avant de retourner dans leur ville d’origine par exemple). C’est aussi l’occasion d’évoquer les transferts de savoir-faire journalistiques et de poser la problématique de la professionnalisation des métiers de presse au fil du XIXe siècle. Le but est d’essayer de cerner à quel degré, selon quelles influences et quelles chronologies les rédactions des espaces méditerranéens sont entrées dans cette dynamique.
4/ Les liens entre la presse et l’image. La dimension iconographique des journaux doit être prise en compte (caricatures et illustrations), avec une attention pour le développement des techniques, jusqu’à l’arrivée de la photographie au tournant des XIXe et XXe siècle. L’objectif est de s’intéresser aux aspects matériels et techniques de l’image et de son intégration dans la production journalistique, mais aussi au rôle des caricaturistes, des illustrateurs, graveurs et photographes – rôles aussi exercés par des femmes – et à leur degré d’intégration dans les rédactions, alors même que leurs activités s’imposent au fil du XIXe siècle comme des métiers de presse à part entière.
Page créée le lundi 6 mars 2023, par Webmestre.