Accueil ▷ Actualités ▷ Actualités
Appel
Date limite de soumission : lundi 5 février 2024
Appel à communication pour une journée d’études organisée par Antoine Rousseau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Mondes Américains/CRALMI) et Julia García Aranzazu (EHESS – Mondes Américains/CRBC), EHESS (Campus Condorcet), vendredi 19 avril 2023
Proposition (environ 2 000 caractères) à envoyer avant le 05 février 2024 à antoine.rousseau08 chez gmail.com et juliaranzazu chez gmail.com
L’un des apports de l’histoire environnementale a été de mettre en évidence les liens entre l’affirmation de diverses formations politiques et le contrôle et l’aménagement des espaces naturels sur lesquelles ces dernières prétendaient déployer leur autorité. L’objectif est ici de reprendre ce point de vue analytique qui fait de l’environnement un acteur à part entière de la formation des sociétés humaines, tout en focalisant nos études sur ces situations de contacts entre différentes souverainetés et les contestations qui en découlent et qui caractérisent les espaces frontaliers.
La journée d’études se propose d’étudier la fabrique des « frontières liquides », qu’elles soient fluviales ou maritimes, mais aussi lacustres ou marécageuses. Nous pensons que les milieux aquatiques sont des espaces au sein desquels il est particulièrement stimulant de penser la notion de frontière, car la mobilité qui leur est inhérente vient contrecarrer le désir de fixité qui est propre à celle-ci. Ainsi, il s’agit d’étudier les discours et les pratiques des acteurs appartenant aux cercles de pouvoirs qui entendent marquer une limite fixe, voire une séparation, dans un environnement qui, à la différence de la terre ferme, est par définition libre et mouvant. Des petits cours d’eau aux océans, l’histoire de l’eau que nous vous proposons d’écrire est celle de son indispensabilité à la vie des sociétés humaines, mais aussi de la lutte entre ces dernières pour capter son énergie, ses ressources et la surface terrestre sur laquelle elle s’étend.
L’approche que nous mettons en œuvre a pour visée d’établir une réflexion comparative à l’échelle globale et dans la longue durée. Il s’agit d’observer si la formation des « frontières liquides » a suivi les mêmes enjeux sur les différents continents à différentes époques et si les moyens mis en œuvre pour les surpasser ont également été similaires. Dans cette optique, l’analyse comparée des traditions juridiques et des conceptions de la propriété peut être une porte d’entrée particulièrement intéressante à prendre en compte. L’échelle d’analyse pourra nous amener à réfléchir sur les spécificités propres à différentes formes aquatiques identifiées, notamment en lien avec les types de contacts produits et de ressources convoitées.
Le qualificatif « liquide » entend également mettre l’accent sur les circulations de personnes, de choses et d’idées qui traversent ces espaces frontaliers. Il s’agit alors d’étudier les conséquences de ces échanges sur les inscriptions identitaires des individus et la permanence ou non de leurs traces après la mise en place de nouvelles territorialités administratives. L’histoire environnementale rejoint bien une histoire sociale qui prête attention aux pratiques des acteurs vivant sur les rives des fleuves ou les littoraux des mers afin d’analyser leur implication dans la construction des frontières politiques. Enfin, l’objectif de cette journée est de se déprendre des cadres historiographiques, qu’ils soient liés à des espaces ou à des périodes, pour montrer comment le fait de se centrer sur des « corps d’eau » permet de faire émerger une meilleure compréhension des espaces étudiés et des relations entre les êtres qui les habitent.
Page créée le lundi 29 janvier 2024, par Webmestre.