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Colloque
9-10 mars 2017
Métro Villejean-Université - Place du recteur Henri Le Moal, Rennes, France (35)
La catégorie de la révolte est aussi prégnante dans les sources coloniales –espagnole, portugaise, française ou britannique– qu’elle est omniprésente dans l’historiographie relative aux populations amérindiennes, au point de constituer presque un genre à part entière.
A l’époque contemporaine, de la même façon, les mouvements de protestation ou de revendication des communautés amérindiennes – contre l’usurpation de leurs terres, les abus de compagnies forestières, les ravages de l’extractivisme minier, de la culture intensive de soja ou de l’exploitation touristique – sont taxées avec une remarquable régularité d’« émeutes », lorsque leur lutte n’est pas tout simplement assimilée à du « terrorisme ».
L’objectif de la réflexion collective et comparatiste que nous voudrions mener dans le cadre de ce colloque serait donc de tenter d’aller au-delà des grilles d’analyses qui informent traditionnellement ces « révoltes » et ces « émeutes ». Il s’agit de déconstruire des catégorisations pour mieux reconstruire les logiques politiques et culturelles qui présidaient aux mouvements que ces catégories condamnent d’emblée et interdisent de penser de façon autonome.
Programme
Jeudi 9 mars
9h30-Accueil des participants
10h-Présentation du colloque
Christophe Giudicelli (Univ. Rennes 2/CREDA UMR 7227-CHACAL),
Gilles Havard (CNRS-CENA/UMR 8168),
Gilles Rivière (EHESS-CERMA/UMR 8168)
10h15 Première séance : « Révoltes » et colonialismes républicains Président de séance : Françoise Martinez (Université de La Rochelle-CHRIA)
Diego Escolar (CONICET, CCT-Universidad de Cuyo, Argentine), « Levantamientos montoneros, tierras indígenas. La insurrección de Guanacache en el centro oeste argentino, 1862-1878 »
Ignacio Telesca (CONICET, CCT Nordeste - Universidad Nacional de Formosa, Argentine), « La supresión de los Pueblos de Indios en Paraguay, 1848. ¿Asimilación o negociación ? »
Anna Mombiola Guiteras (Universidad de Barcelona, Espagne), « La Guayochería o la construcción de una sublevación indígena en la Amazonía boliviana, fines siglo XIX »
12h30 : discussion et commentaires
14h30 Deuxième séance : « Révoltes indiennes » et politique impériale Président de séance : Antonio de Almeida Mendes (Université de Nantes CHRIA-STARACO)
Hugo Contreras Cruces (Academia de Humanismo Cristiano, Santiago, Chili), « "Viviendo entre cristianos como gentiles y entre españoles como bárbaros". Borracheras indígenas, doctrina cristiana y migración forzosa en Chile central, 1575-1655 »
Jimena Obregón Iturra (IEP -Sciencespo- Rennes), « De Curalaba (1598) à Río Bueno (1654). L’impuissance coloniale face à deux offensives armées des indiens du centre-sud du Chili »
María José Vilalta (Universitat de Lleida-Espagne), « En el corazón de la parroquia andina : sometimiento, mediación, resistencia (siglos XVIII-XIX) »
Víctor Bretón Solo de Zaldívar (FLACSO-Universitat de Lleida-Espagne), « Identidad, resistencia y poder en los Andes ecuatorianos : del gamonalismo a la Revolución Ciudadana »
16h00 : discussion et commentaires
Vendredi 10 mars
09h30 Troisième séance : Figures coloniales de la révolte Président de séance : Allan Potofsky (Université Paris-Diderot)
Gilles Havard (CNRS-CENA/UMR 8168), « Le soulèvement natchez de 1729 : "massacre", "guerre" ou "révolte" ? »
Alain Beaulieu (Université du Québec à Montréal, Canada), « La Guerre de Pontiac (1763-1766) ou les voies de l’intégration dans l’Empire britannique »
Eduardo Neumann (Universidade de Porto Alegre, Brésil) : « Figuras de la rebelión indígena en las guerras guaraníticas »
Capucine Boidin (IHEAL-CREDA UMR 7227-CHACAL) : « Justifier son droit à la résistance armée : les correspondances en guaraní des élites lettrées des missions (1752-1753) »
12h- discussion et commentaires
14h Quatrième séance : Revendications autochtones et criminalisation des conflits Président de séance : Nicolas Richard (CNRS-CREDA UMR7227-CHACAL)
Jérôme Baschet (EHESS / Universidad Autónoma de Chiapas, Mexique), « Entre résistance et révolution : les mots de la rébellion zapatiste »
Céline Planchou (Université Paris 13), « "Protectors, not Protesters" : le mouvement #NoDAPL sur la réserve Lakota de Standing Rock »
Ramón Pajuelo (IEP Lima, Pérou), « Movilizaciones indígenas y sentido común ciudadano. Más allá de la “desgraciada raza indígena” y la “violenta nación aymara” en el Perú, inicios de los siglos XX y XXI »
Gilles Rivière (EHESS-CERMA/UMR 8168), « Mouvements et organisations indigènes sous le gouvernement du MAS en Bolivie »
Kyra Grieco (EHESS-CERMA), « Racialiser la résistance : les mobilisations contre l’extraction minière dans le Nord Andin Péruvien »
16h30-18h Discussion Générale
Françoise Martinez (Université de La Rochelle-CHRIA),
Luc Capdevila (Université Rennes 2 / Crape-UMR 6051),
Clément Thibaud (Université de Nantes CHRIA- STARACO),
Andrés Castro Roldán (Université Rennes 2 / CREDA UMR 7227 - CHACAL),
Olivier Compagnon (IHEAL/ CREDA-UMR 7227)
Comité scientifique
Bertrand Van Ruymbeke (Université Paris 8), Luc Capdevila (Université Rennes 2),
Clément Thibaud (Université de Nantes/ CHRIA-Projet STARACO),
Antonio de Almeida Mendes (Université de Nantes CHRIA-Projet STARACO),
Jimena Obregon (IEP-Rennes),
Capucine Boidin (IHEAL-Univ. Paris 3/ CREDA/UMR 7227-CHACAL),
Juan Carlos Garavaglia (†) (EHESS /Univ. Pompeu Fabra de Barcelone)
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Vendredi 16 avril 2021
« Révolte indienne… À cette évocation, plusieurs images hétéroclites viennent immédiatement à l’esprit : la photographie du chef apache Geronimo posant avec son fusil en 1887, une image en gloire du grand leader néo-inca Tupac Amaru II dans un manuel d’Histoire du Pérou, ou le passe-montagne du sous-commandant Marcos et des insurgés mayas du Chiapas en 1994. Les mouvements recouverts par de telles images ont pourtant peu à voir les uns avec les autres. Ce livre vise à déjouer le piège des mots : l’accusation de « révolte » ou de « rébellion » était le plus souvent une arme rhétorique du pouvoir destinée à disqualifier et à niveler en le criminalisant tout mouvement de contestation de l’ordre colonial. Les textes réunis dans ce volume, qui confrontent les Amériques espagnole et française du XVIe siècle à nos jours, cherchent au contraire à restituer les logiques politiques des principaux intéressés. Ils visent en quelque sorte à rendre la parole aux « révoltés » pour reconstruire chacun des soulèvements, des guerres, des insurrections ou des résistances, masqués par une catégorie trop vague et surdéterminée. »
Page créée le vendredi 16 avril 2021, par Dominique Taurisson-Mouret.