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Appel
Date limite de soumission : samedi 31 octobre 2020
Les années 1956-1958 constituent une période charnière dans l’histoire de l’Afrique et de ses mouvements sociaux. Au Maroc et en Tunisie, la fin des Protectorats (mars 1956) est la conséquence logique de deux décennies de combat mené par les respectifs mouvements nationalistes. Il en avait été de même pour l’indépendance du Soudan, effective à partir du 1er janvier 1956. En 1957, plus au Sud, le Ghana, guidé par Kwame Nkrumah, refuse tout accord avec la métropole coloniale obtenant son accès à la pleine souveraineté le 6 mars, suivi une année plus tard par la Guinée (2 octobre 1958). S’ouvre ainsi la voie à la libération du joug colonial de nombreux autres pays du continent. Là où la présence européenne rechigne à céder le pas, les mouvements nationalistes essayent de renforcer leurs positions. C’est le cas du Front de Libération National algérien qui constitue au Caire, en septembre 1958, son Gouvernement Provisoire destiné à jouer un rôle fondamental à la fois dans la poursuite de la lutte armée et dans les négociations avec la France qui mèneront le pays à l’indépendance en 1962 ; ou de l’Armée de Libération qui avait combattu contre les Français au Maroc, et qu’à la fin de 1956 décide de continuer la lutte pour l’émancipation de la tutelle coloniale en Mauritanie et au Sahara espagnol.
Dans tous les cas cités, le succès de la lutte anticoloniale n’a pas signifié la fin de la lutte politique. L’objectif des mouvements sociaux a changé, et les mobilisations ne sont plus contre un ennemi extérieur mais pour obtenir un espace au sein des nouveaux États, consolidant leurs assises sociales. D’ailleurs, cela se produit déjà dans d’autres pays, comme l’Égypte, où un puissant mouvement ouvrier avait déjà découvert le visage autoritaire du régime militaire « révolutionnaire » de juillet 1952, et avait encore pu se mobiliser à partir de l’agression tripartite de Suez en 1956.
Il est important de souligner que le contexte international, dans lequel s’inscrivent aussi les mobilisations sociales africaines, est riche d’événements qui ont certainement un impact sur le continent. Il suffit de penser au nouveau cours soviétique qui s’inaugure au début de 1956 avec l’ouverture du XXe congrès du PCUS à Moscou, et aux espoirs d’ouverture qu’il suscite dans les pays du bloc communiste, provoquant, par exemple, la révolution hongroise d’octobre/novembre 1956.
Objectifs du panel
L’objectif de ce panel est de mettre en comparaison les différentes mobilisations sociales qui eurent lieu en Afrique au cours des années 1956-1958 et qui, d’après les auteurs de cette proposition, constituent un véritable tournant dans l’histoire. Il ne s’agit pas, toutefois, de faire une analyse comparative abstraite mais d’analyser, à partir d’une analyse des témoignages collectés, comment la mémoire de ces événements s’est structurée dans le temps. Il s’agit aussi de comprendre quels furent les impacts de ces mouvements sociaux sur la structuration des Etats et quelles continuités peut-on retrouver entre les mobilisations de cette époque et les mobilisations sociales plus contemporaines qui ont secouées le continent dans les dix dernières années (printemps arabes de 2011, mouvements sociaux au Maroc, au Sahara, en Algérie et au Soudan, etc.).
Responsables du panel : Francesco Correale (CNRS – UMR 7324 CITERES, Tours/France) et Gennaro Gervasio (Univ. Rome III, Rome – Italie)
Colloque
Du 14 au 16 septembre 2021 (Universidade Federal de Pernambuco, Brésil)
Page créée le vendredi 11 septembre 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.