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Colloque
13-14 février 2025 (EHESS, Paris)
Programme
Jeudi 13 février 2025
9h - Accueil
9h 15 - Introduction
Jeronimo Bermudez, Antoine Duranton, Antoine Roullet, Jean-Paul Zuñiga, La construction sociale des écosystèmes impériaux
Session 1. Nouvelles ressources et vieux territoires
Présidence : Antoine Duranton (EHESS, CRH-GEI, MQB)
Commentaire : Jean-Baptiste Fressoz (CNRS, CRH, GHREN)
9h45 - Aliocha Maldavsky (Université Paris-Nanterre), Moutons de Castille et moutons de la terre dans les Andes au XVIe siècle. Imposition et réception d’une « nouvelle ressource
10h10 - Discussion
10h30 - Pause
10h 50 - Aurélie Manin (CNRS-ArchAm), Karine Lefèbvre (UNAM), Issac Barrientos (CEMCA), El uso de los animales en el espacio rural de Nueva España, siglos XVI-XVII : comparaciones entre el mundo indígena y el mundo español en Michoacán, Noroeste de México
11h10 - Discussion
11h 35 - Jeronimo Bermudez (EHESS, CRH-GEI), Le joug et le mecapal : un inventaire des ressources énergétiques dans la Nouvelle-Espagne au XVIe siècle
12h - discussion
12h30 - Déjeuner
Session 2. Recomposer les territoires américains
Présidence : Jean-Paul Zúñiga (EHESS, CRH-GEI)
Modération : Raphaël Morera (CNRS, CRH-GRHEN)
14h - Sergio Eduardo Carrera Quezada (Colegio de México), Imperialismo ecológico en la Nueva España : la transferencia de cultivos y animales en la provincia de Metztitlán
14h30 - Discussion
14h50 - Jesus Bohorquez (Universidade Nova-Lisbonne), El río Páez entre el Pacífico y los Andes : Una historia larga de espacialidad, control del agua, y acumulación de tierras en una zona minera (siglos XVI-XVIII)
15h15 - Discussion
15h35 - Benjamin Furst (Université de Haute-Alsace), Jan Synowiecki (Université de Caen). Le castor et le territoire. Pour une histoire environnementale du Domaine du roi en Nouvelle-France
16h-16h30 - Discussion
Vendredi 14 février 2025
9h30 - Accueil
Session 3. Consommer et produire à l’heure de l’échange colombien
Présidence : Antoine Roullet (CNRS, CRH-GEI)
Modération : Thomas Le Roux (CNRS, CRH-GRHEN)
9h50 - Ricardo Aguilar Gónzalez (Université de Warwick), Paisajes y dieta indígenas y coloniales : las políticas de los cuerpos y los paisajes de Mesoamérica a Nueva España (1470-1600 EC)
10h25 - Discussion
10h55 - Ana Struillou (Past & Present), ‘Un arbre qui a poussé de la terre des infidèles’ : Plantes américaines en Afrique du Nord ottomane et saadienne (fin XVe-milieu du XVIIe siècle)
11h20 - Discussion
11h40 - Emmanuelle Perez-Tisserant (Université Toulouse II), “The Indian vaqueros were a wild set of men" : élevage, travail et transformations environnementales, spatiales et sociales en Haute-Californie espagnole (1769-années 1810)
12h05 - Discussion
12h30 - Déjeuner
Session 4. Expansion impériale et contraintes pré-industrielles
Présidence : Jerónimo Bermúdez (EHESS-CRH)
Modération : Hélène Blais (ENS-IHMC)
14h - Gilles Narcy (Université Panthéon-Sorbonne), La riziculture lombarde dans le système impérial espagnol : l’empire comme ressource politique
14h25 - Discussion
14h55 - Guillaume Gaudin (Université Toulouse II), Ordre colonial et transformation écologique des forêts tropicales : Philippines espagnoles (XVIIe siècle)
15h20 - Discussion
15h45 - Pause
16h00 - Arnaud Orain (EHESS), Substitution aux importations et transformations écologiques. Oaxaca/Saint-Domingue ou le rêve impérial de la cochenille (1776-1780)
16h25 - Discussion
Conclusion
Jeronimo Bermudez, Antoine Duranton, Antoine Roullet, Jean-Paul Zuñiga, L’hémisphère américain et les latitudes impériales dans les débats d’histoire environnementale
Fin de la journée : 17h
Appel
Date limite de soumission : dimanche 15 septembre 2024
La conquête de l’Amérique par les Espagnols est habituellement considérée comme le début de bouleversements démographiques, économiques et écologiques à l’échelle planétaire.
Qu’il s’agisse de l’hécatombe démographique provoquée par la combinaison létale entre exploitation de la main d’œuvre et choc microbien, ou de la destruction des écosystèmes préhispaniques sur l’autel de l’extractivisme colonial, un fil conducteur relie les analyses les plus classiques : l’articulation entre conquête, extractivisme et destruction des milieux et des humains. Ainsi, « l’impérialisme écologique » cher à Alfred Crosby, tout comme l’approche plus localisée d’Elinor Melville, décrivaient la destruction des plantes indigènes par le bétail et la fin d’une agriculture intensive irriguée au profit d’un pastoralisme extensif, sur des terres désertifiées, et d’un paysage par conséquent entièrement « centré sur l’animal ». En allant plus loin, Simon Lewis et Mark Maslin ont pu avancer que la disparition des milliers d’hectares autrefois cultivés par les populations amérindiennes et rendus à la forêt expliqueraient le « petit âge glaciaire » dès la fin du xvie siècle. Ces approches et les débats qu’elles ont suscités, laissent de nombreuses questions en suspens. Que doit-on comprendre au juste par « impérialisme écologique » ? La notion de catastrophe écologique (« a plague of sheep ») est-elle pertinente quel que soit le contexte et le moment ? Les notions de résilience, d’appropriation, de négociation, ont-elles une place dans la compréhension des transformations écologiques provoquées par les invasions européennes ? Jusqu’à quel point une notion comme celle d’« extractivisme » est-elle appropriée pour des réalités pré-industrielles ? La prédation des sociétés humaines sur leur environnement a-t-elle commencé avec l’industrialisation ? Est-elle consubstantielle au colonialisme ? Existe-t-elle dans les sociétés préhispaniques ? Est-elle uniquement liée à l’extractivisme ?
Ce colloque, organisé par Jeronimo Bermudez (GEI), Antoine Duranton (GEI), Antoine Roullet (GEI), Jean-Paul Zuñiga (GEI) avec la participation du GRHEN, se propose de remettre sur l’établi les grands modèles nés dans les 1980 grâce à la mise en travail de trois domaines et de trois historiographies qui ont peu dialogué jusqu’à présent : l’histoire de l’empire espagnol, l’histoire environnementale et l’histoire sociale. L’objectif est de réintroduire les méthodes de l’histoire sociale afin de reconsidérer les grands récits et les grands concepts, les approches macroscopiques, à l’aune d’analyses fondées sur les acteurs et sur la variété des contextes spécifiques. Ce dialogue peut s’avérer d’autant plus fertile que l’histoire environnementale concernent pour l’essentiel les xixe et xxe siècles. L’Amérique préindustrielle y apparaît ainsi largement comme une terra incognita. Ce colloque, nous l’espérons, sera l’occasion de décloisonner les questionnaires et de réinterroger l’histoire impériale à la lumière des grandes problématiques traitées postérieurement par l’histoire environnementale. Quatre thématiques d’analyses sont privilégiées et sont susceptibles d’accueillir des communications qui auront à cœur de replacer les approches impériale et environnementale à l’échelle des cycles de vie des acteurs.
1. Ressources naturelles et ressources démographiques. Cette thématique se propose d’explorer les liens entre histoire environnementale et histoire du travail, en interrogeant les rythmes et les modalités de la transformation du milieu à partir des dynamiques de coercition et de discipline notamment pour ce qui est de la disponibilité et de la captation de la main d’œuvre dans un contexte démographique catastrophique et dans une situation coloniale, tout comme pour ce qui est de la régulation politique, urbaine et corporative de l’exploitation des ressources.
2. Ordre social et transformations écologiques. Cette thématique explore les rapports sociaux qui sous-tendent toute transformation écologique, de l’exercice du pouvoir aux luttes pour le pouvoir en matière d’usages des ressources que ce soit pour réévaluer, par exemple, l’ « agency » des communautés indiennes face aux autorités coloniales ou de relire les archives produites par les politiques de questionnaire de la monarchie espagnole (visitas, relaciones, etc...) dans son organisation territoriale sur le continent américain (congregaciones, créations de villes nouvelles, déplacements de centres urbains...).
3. Pénurie, mise sur le marché et gestion des ressources. Cette thématique interroge le préjugé circulatoire qui pèse sur les ressources impériales et entend examiner la tension entre économie de subsistance et économie marchande, les formes d’exploitation et de marchandisation (commodification) des ressources, et la fabrication de leur valeur locale et commerciale, à la lumière des contraintes biologiques ou matérielles (pénuries locales, difficulté du transport et de conservation), de leur viabilité économique dans une situation où les marchés sont segmentés et spatialisés différemment selon chaque ressource et où les possibilités et les incapacités d’exploitation d’une ressource diffèrent beaucoup d’un cas à l’autre.
4. Constructions locales du paysage. Comment les rapports sociaux entre les acteurs, décelables uniquement à l’échelle locale, permettent-ils de comprendre la configuration spécifique des ressources, des campagnes et des pratiques de production ? Peut-on expliquer uniquement par le relief les formes du paysage morcelées des exploitations des hautes vallées d’Antioquia en Nouvelle Grenade, celles des grandes estancias du Chili central ou du no man’s land rioplatense ? Quelles sont les rapports qui s’établissent entre milieux, savoir-faire, démographie et évolution des paysages ?
Toute proposition concernant XVI-XVIIIe siècles sur tous les espaces américains et toutes les dominations coloniales, sera présentée en 5.000 caractères maximum, avant le 15 septembre 2024, à [-jeronimo.bermudez chez ehess.fr], ou antoine.duranton chez ehess.fr, ou antoine.roullet chez ehess.fr ou jean-paul.zuniga chez ehess.fr
Le colloque se tiendra en février 2025.
Page créée le mardi 16 juillet 2024, par Webmestre.