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Appel
Date limite de soumission : samedi 1er mars 2025
Prenant appui sur cette réflexion, ce dossier[3] se propose d’examiner plus particulièrement le phénomène de la retraduction, compris comme le fait d’offrir une nouvelle traduction d’un ouvrage déjà disponible dans la langue cible[4]. En effet, en inscrivant la pratique de la traduction dans une perspective diachronique, la retraduction permet d’esquisser un nouveau regard sur l’histoire des littératures d’Afrique et des littératures en Afrique. Retraduire une œuvre, c’est confirmer son statut, légitimer sa place dans la langue d’accueil, se donner l’occasion de la réinterroger. Il s’agit aussi, plus encore que dans le cas d’une première traduction, d’affirmer l’actualité d’une œuvre ou d’un auteur. Dans le cas des littératures africaines, retraduire implique une multitude de questionnements, de pratiques et d’enjeux, liés à la sociogéographie de la traduction et de ses marchés (Gisèle Sapiro), ainsi qu’aux écosystèmes linguistiques (Louis-Jean Calvet) et à l’investissement politique des auteurs sur ces sujets.
La nouvelle traduction par Sika Fakambi de l’ouvrage de Dambudzo Marechera, La Maison de la faim (Zoé, 2023) après celle de Xavier Garnier et Jean-Baptiste Evette (Dapper, 1999) permet un renouveau de la réception de cet auteur zimbabwéen tout en remodelant son héritage. Cette actualité de l’édition nous servira de point de départ, cependant nous souhaitons également examiner des exemples de retraduction vers les langues africaines, car le phénomène est loin d’être unidirectionnel. Quel que soit le lieu envisagé, nous nous intéresserons aux modalités de cette « fabrique des classiques » (Claire Ducournau) et aux problèmes qu’elle soulève en termes de hiérarchie des langues littéraires ou de définition d’une identité littéraire africaine.
En prenant pour point de départ la journée d’études que nous avons organisée en mai 2024, consacrée aux retraductions des corpus africains, nous souhaitons prolonger les échanges autour de ce phénomène en proposant un numéro spécial ouvert à des contributions en lien avec les questions suivantes (la liste n’est pas exhaustive) :
Comment la retraduction participe-t-elle d’une logique de patrimonialisation de textes africains, fictionnels ou non ? à une canonisation de certains auteurs ? et à l’émergence de lectorats spécifiques / porteurs de valeurs communes ?
Dans quelle mesure la publication d’une nouvelle traduction correspond-elle à une volonté d’actualiser certains textes ou de les intégrer dans un nouveau paysage intellectuel et théorique ?
De quelle circulation des textes, dans et hors du continent africain, les retraductions témoignent-elles, y compris en termes de marchés ou d’influence culturelle ?
Quels supports de circulation, diffusion et publication ont pu accueillir ces pratiques de retraduction, au-delà du seul livre ?
Y a-t-il des spécificités locales de ces phénomènes, à une plus petite échelle ?
Coordination
Pierre Leroux, université Paris Nanterre
Carole Boidin, université Paris Nanterre
Alice Chaudemanche, université Sorbonne Nouvelle
Stefania Cubeddu-proux, université Paris Nanterre
Nathalie Carre, unité mixte de recherche THALIM.
Modalités de soumission
Les propositions d’articles de 300 mots, accompagnées d’une courte biobibliographie sont à envoyer aux adresses suivantes avant le 1er mars 2025 :
pleroux chez parisnanterre.fr
cboidin chez parisnanterre.fr
alicechdm chez gmail.com
prouxs chez parisnanterre.fr
nathalie.carre chez gmail.com
Les consignes aux auteur·rices de la revue : .
Calendrier
1er mars 2025 : date limite de réception des propositions
1er mai 2025 : sélection des propositions
1er octobre 2025 : réception V1
15 novembre 2025 : envoi en expertise des articles relus et sélectionnés par les directeur·rices
1er mai 2026 : transmission des expertises aux auteur·rices
1er juin 2026 : retour des V2
Publication prévue au deuxième semestre 2026.
Notes
[1] Journal for Translation Studies in Africa (2020) et TAFSIRI, Revue panafricaine de traduction et d’interprétation / Panafrican Journal of Translation and Interpretation (2021).
[2] Bush, R. (2022). Translation imperatives, African Literature and the Labour of Translators. Cambridge : Cambridge University Press.
[3] Cet argumentaire et le sommaire provisoire proposé ci-dessous reprennent les travaux présentés lors de la journée « (re)traduire les classiques africains » organisée à l’université Paris Nanterre le 13 mai 2024 par Carole Boidin, Nathalie Carré, Alice Chaudemanche, Stefania Cubeddu-Proux et Pierre Leroux.
[4] Cette définition restreinte nous permet de cadrer notre propos, mais des propositions de contribution touchant à des phénomènes annexes (auto-traduction, rétro-traduction par exemple), pourront être examinées.
Page créée le mercredi 22 janvier 2025, par Webmestre.