« Les défis environnementaux du XXIe siècle sont tels qu’ils participent à l’avenir de la conciliation sociétale entre développement humain et gestion des ressources naturelles. Les politiques publiques, en termes de recherche et développement, sont confrontées à ces enjeux pour comprendre, modéliser et anticiper les interactions entre Homme et milieux, qu’elles soient passées ou à venir. La ville de Paris, dans cette perspective, joue un rôle majeur, par ses initiatives en termes de lutte contre le dérèglement climatique et de la protection de la biodiversité, que ce soit sur son propre territoire (Plan Climat Énergie de Paris, Charte Paris Action Climat, Plan Biodiversité de Paris) ou sur le plan international (organisation du Climate Summit for Local Leaders en 2015, direction du Cities Climate Leadership Group-C40).

De nombreux acteurs animés par ces défis s’y concentrent. Parmi ceux-ci, le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) joue un rôle central et scientifiquement novateur.
Pour appréhender ces enjeux, un des axes de recherche est de se tourner vers le passé, en abordant les relations Homme-milieux sur le temps long. L’étude des processus adaptatifs des sociétés humaines, aux cours des centaines de milliers d’années d’évolution qui les ont forgées, apparaît comme une clé de lecture actuelle fondamentale.
Ces interactions entre sociétés passées et paléoenvironnements sont déjà relativement bien cernées dans les zones tempérées. En revanche, les régions tropicales et subtropicales, bien que faisant l’objet depuis les dernières décennies d’un dynamisme croissant de recherches, restent encore largement vues comme exotiques dans la perception de la préhistoire mondiale. C’est pourtant sous ces latitudes que se concentre la plus grande biodiversité actuelle et passée, dans des écosystèmes aujourd’hui encore très préservés, mais paradoxalement très menacés par l’industrialisation. C’est aussi dans ces espaces tropicaux et subtropicaux que la quasi-totalité des espèces d’Hominidés sont apparues et se sont développées. C’est là également qu’ont eu lieu de nombreuses innovations techniques fondamentales (comme la taille puis le polissage de la pierre, la maîtrise du feu et la production céramique) et que la plupart des plantes cultivées aujourd’hui ont été domestiquées. Ces régions sont donc des lieux d’émergence majeurs pour la préhistoire mondiale. (lire la suite…)