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« Pasifika. Des îles dans la mondialisation »

Séminaire bimensuel organisé par les professeurs Serge Tcherkézoff (anthropologie, CREDO) et Renaud Meltz (histoire, MSH-P) ainsi que par Florence Mury (postdoctorante en géographie, MSH-P), jeudi 7h à Tahiti, 18h en France

« À l’articulation de l’histoire et de l’anthropologie, nous proposons de regarder le monde depuis le Pacifique, plutôt que de regarder le Pacifique de l’extérieur. Dans le champ historique, les efforts pour recentrer la discipline sur le « terrain » des sociétés insulaires (island-oriented) au lieu de partir des archives des chancelleries européennes sont en cours depuis longtemps. Il reste à opérer ce tournant pour l’ensemble des analyses socio-culturelles, économiques et politiques concernant les transformations récentes et contemporaines. Le séminaire questionnera le processus de « modernisation » et étudiera les effets de la mondialisation dans le Pacifique à partir d’enquêtes sur place, en observant les situations contemporaines, en écoutant la mémoire des habitants concernés et en discutant aussi la portée politique des dynamiques culturelles (réappropriation des langues locales, valorisation des traditions, festivals de littérature et d’art indigènes, renaissances culturelles) qui se sont développées dans le contexte océanien.
Le lien entre ces mouvements et les projets nationalistes ou indépendantistes a déjà été analysé à de multiples reprises. Pour autant, ce lien ne semble pas épuiser le contenu politique de ces énonciations culturelles qui s’affirment (et continuent à s’affirmer parfois même après les indépendances) à l’échelle d’un pays : “Kastom Blong Solomon”, la “Kastom Blong Vanuatu”, la “Kanaky », l’identité Mā’ohi et « la Maohitude », ou Kānaka Maoli, Māori en tant que Tagata Whenua, le “fakaTonga” “fa’aSamoa”, etc.. En outre, l’échelle nationale n’est pas la seule qui entre en jeu dans ces dynamiques : le national peut résulter de stratégies locales émanant d’un centre, et entrer en concurrence avec d’autres énonciations culturelles. En effet, ces mouvements se développent également à d’autres échelles : à l’échelle infra-nationale de l’île ou de l’archipel (par exemple le Matavaa o te Henua Ènana, « réveil » culturel des îles Marquises) et à l’échelle supra-nationale du Pacific way, de la Melanesian way, ou du régionalisme océanien, ou même du supra-régionalisme, jusqu’aux enjeux diplomatiques d’un espace « Indo-Pacifique » ».


Page créée le jeudi 12 décembre 2024, par Webmestre.


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