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Séances de séminaires terminées
Mercredi 9 octobre 2019 : « Les collections vivantes au prisme des sciences humaines et sociales »
Les « collections vivantes » sont comprises comme des ensembles inventoriés de spécimens en vie, conservés au sein de musées, de muséums ou d’instituts scientifiques. Elles incluent les collections botaniques, zoologiques, ou microbiologiques. À travers une approche anthropologique, historique ou philosophique, le séminaire explorera quelques questions. Comment ont été et sont définies aujourd’hui les collections vivantes ? Par qui et pour qui ? Quelles sont leurs raisons d’être et comment s’articulent-elles à des paradigmes scientifiques ? Quelles valeurs les sous-tendent ? Quelles spécificités leur caractère vivant apporte-t-il en termes de pratique de collecte, de conservation, de recherche, et d’exposition ?
Inscriptions : L’entrée est libre et le séminaire ouvert à tous. Le séminaire peut être validé comme UE pour les étudiants en M2 Muséologie du MNHN et en Master de l’EHESS, et comme module de l’ED227 du MNHN.
Présentation
Au cours de cette première année, le séminaire portera sur les « collections vivantes » comprises comme des ensembles inventoriés de spécimens en vie, conservés au sein de musées, de muséums ou d’instituts scientifiques. Elles incluent les collections botaniques, zoologiques, ou microbiologiques.
La collection répond à un principe d’accumulation selon des critères de sélection, de classement et de valorisation. Au-delà du plaisir, elle vise la production de connaissances et la conservation d’un patrimoine - et leur diffusion. Le vivant peut être défini par sa capacité au mouvement, sa dimension relationnelle, sa faculté de reproduction, ou sa prédisposition à la mort. Les « collections vivantes » semblent ainsi, de prime abord, traversées de tensions : leur visée patrimoniale prétend arrêter le temps quand la vie implique la cyclicité ; leur caractère scientifique -et les modèles abstraits inhérents- se heurtent à l’incertitude et à la singularité du vivant ; leur gestion implique de manipuler comme des objets matériels des formes de vie, et parfois des êtres sensibles.
A travers une approche anthropologique, historique ou philosophique, le séminaire explorera quelques questions. Comment ont été et sont définies aujourd’hui les collections vivantes ? Par qui et pour qui ? Quelles sont leurs raisons d’être et comment s’articulent-elles à des paradigmes scientifiques ? Quelles valeurs les sous-tendent ? Quelles spécificités leur caractère vivant apporte-t-il en termes de pratique de collecte, de conservation, de recherche, et d’exposition ?
Organisation
Mélanie Roustan, Maître de conférence MNHN
Mathilde Gallay-Keller, Doctorante EHESS, LAS-PalocUMR208Patrimoines locaux, environnement et globalisation(IRD-MNHN)
Dominique Juhé-Beaulaton, Directrice de recherche CNRS
Serge Reubi, Maître de conférences MNHNUMR8560 Centre Alexandre Koyré(CNRS-EHESS-MNHN)
Contacts : mgallaykeller chez gmail.com, melanie.roustan chez mnhn.fr
Mercredi 9 octobre 2019 : Exposer les collections vivantes : zoos et pouvoirs (post)coloniaux
Violette Pouillard,Historienne, Post-doctorante, Université de Gand Décoloniser l’histoire des zoos par l’histoire des animaux.
Julien Bondaz, Anthropologue, Maître de conférence Université Lumière Lyon II, LADEC Des zoos sans exotisme. Ménageries coloniales, zoos nationaux et collections vivantes en Afrique de l’Ouest.
Bibliographie
POUILLARD, Violette (à paraître, 2019),Histoire des zoos par les animaux. Contrôle, impérialisme, conservation, Seyssel, Champ Vallon, coll. L’environnement a une histoire.
BONDAZ, Julien, DIAS, Nélia, et Dominique JARASSÉ (2016), « Collectionner par-delà nature et culture », Gradhiva, n°23, pp. 27-49.
BONDAZ, Julien (2014), L’Exposition postcoloniale. Musées et zoos en Afrique de l’Ouest (Niger, Mali, Burkina Faso), Paris, L’Harmattan.
Programme :
Jeudi 1er février 2024, 14 h-17 h : Tomas Bartoletti (ETH, Zürich), « Economic Entomology in Plantations, c. 1870-1930s : A Multispecies History of Capitalism »
Séminaire organisé par Mélanie Roustan, Serge Reubi, Mathilde Gallay-Keller
Tomas Bartoletti is Senior Lecturer and SNSF-Ambizione Research Group Leader at the Chair for History of the Modern World of the Swiss Federal Institute of Technology (ETH) in Zürich
Cette séance s’intéressera aux insectes – en collections, en élevages – à l’entomologie, aux mondes marchands et à la biosécurité.
Certains insectes sont collectionnés, d’autres – ou les mêmes – sont élevés… La porosité entre collection et élevage est frappante ; les croisements, convergences et contradictions entre l’une et l’autre sont particulièrement remarquables dans le domaine de l’entomologie. Les enjeux balayés sont aussi bien scientifiques, patrimoniaux qu’économiques ou sanitaires…
« This project explores a paradigmatic case in the connected histories of knowledge, capitalism and the environment between c. 1880 and 1930. During this period, the propagation of pests beyond imperial and state borders challenged the cost-effective exploitation of tropical raw materials. As a response, pest control methods were at the core of the ‘War on Nature’, spreading standardised management of global plantations. A branch of the scientific study of insects, economic entomology, was thus intensively applied to improve land use, becoming a prominent field in global scientific research. The project focuses on the role of European entomologists expanding the economic frontier and profit aspirations through commodification processes in Latin America, East Africa, the Middle East and the Pacific Islands. The global circulation of knowledge about pest control has transformed socioecological dynamics in these regions, and also powerfully shaped the model of agricultural production both in tropical lands and in the European context until our times. By reassessing the development of pest control research in the tropical world, this project contributes to highlighting the interlocking of applied entomology and agricultural economics in processes of global territorialization and imperial capitalism. »
Jeudi 28 novembre 2024, 14 h-17 h : « Les collections vivantes au prisme des sciences humaines et sociales »
Également à distance : lien de connexion
Lors de cette deuxième séance, nous nous intéressons aux institutions, aux savoirs et disciplines scientifiques élaborées par et pour les collections coloniales... mais aussi aux connaissances dissidentes et à leurs modalités de conservation et de diffusion.
Invité(e)s :
Hélène Blais, historienne, professeure, ENS (Paris)
Vibe Nielsen, anthropologue, chercheure associée au Pitt Rivers Museum (Oxford)
Résumés :
Hélène Blais - L’Empire de la nature. Une histoire des jardins botaniques coloniaux (Fin XVIIIe siècle - années 1930) - Cet ouvrage retrace l’histoire des jardins botaniques coloniaux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. En partant de ces sites spécifiques, enclaves de nature ordonnée créées dans les capitales ou à proximité des lieux de pouvoir, il analyse la manière dont est instituée une forme de domination coloniale liée à la maîtrise du monde naturel. Lieux de diffusion des connaissances botaniques, sites de vente, espaces de sociabilité, les jardins botaniques permettent ainsi d’examiner les rapports entre savoirs, pouvoirs et constructions sociales en situation coloniale. Articulé autour des lieux et de leurs usages, mais aussi des acteurs qui y travaillent, l’ouvrage montre la dimension savante globale des jardins, leur fonction politique et leurs usages économiques.
Hélène Blais, L’Empire de la nature. Une histoire des jardins botaniques coloniaux (Fin XVIIIe siècle - années 1930), Ceyzérieu : Champ Vallon, 2023, 363 p.
Vibe Nielsen - « The Colonial Roots of Botany – Legacies of Empire in British, Danish and North American Botanical Gardens » - Although the involvement of botanical gardens in the colonial expansion of the British Empire is well documented, the public communication of this part of the history of the botanical gardens of Oxford and Kew is not as visible as it has increasingly become in many ethnographic museums, where the topic has been dealt with more actively within recent years. In this talk, presenting findings from ethnographic fieldwork conducted in the botanical gardens of Oxford and Kew in 2022 and 2023, Vibe Nielsen shows how the colonial legacies of the plant collections of the two gardens are only superficially communicated to their visitors, despite numerous initiatives taking place behind the scenes. Applying examples from fieldwork conducted in the Huntington Botanical Gardens in Los Angeles in 2024, the talk will present ways in which Indigenous names and uses of plants can be integrated in their public presentation through inclusions of their common names in different languages. The talk will finally provide examples from her most recent research on how the bourgeois fascination of plants from the tropics, and the ways in which they were presented in elaborate glasshouses around the turn of the century, are heavily rooted in European colonialism.
Vibe Nielsen, « The colonial roots of botany – legacies of empire in the botanic gardens of Oxford and Kew », Museum Management and Curatorship, 2023, 38 | 6, p. 696–712.
Page créée le mardi 26 novembre 2024, par Dominique Taurisson-Mouret.