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Mercredi 8 mars 2023
Le présent entretien avec Christian Seignobos, réalisé par Émilie Guitard, fait écho à la discussion menée entre Luisa Arango, Céline Lesourd, Nicolas Deleau, Émilie Guitard et les Sœurs Chevalme, publiée dans le numéro spécial « Knowing Nature – Savoirs environnementaux » de la revue Sources (Arango et al. 2022). Ces deux échanges donnent à voir la place particulière qui peut être faite à la collaboration entre chercheur.es en sciences sociales et artistes, ainsi qu’à la figure du·de la chercheur·e/dessinateur·trice, notamment sur les questions environnementales.
Ces deux dialogues comportent aussi des différences fécondes pour la réflexion. Entre la figure du chercheur-dessinateur et les collaborations entre artistes et anthropologues (Alice Noulin et Luisa Arango, les Sœurs Chevalme et Émilie Guitard, ou encore Nicolas Deleau et Céline Lesourd) ; dans la réalisation du dessin sur le terrain, par le géographe lui-même (comme Christian Seignobos) ou les artistes en compagnie de l’anthropologue (dans le cas des Sœurs Chevalme et d’Émilie Guitard), ou a posteriori par l’artiste à partir des enquêtes ethnographiques de la chercheure (comme Nicolas Deleau et Céline Lesourd) ; dans le saut générationnel entre des travaux qui commencent à mêler dessin et recherche dans les années 1970 et ceux qui ont été produit dans ces cinq dernières années. Néanmoins, sur chacun de ces aspects, il est possible de tracer des permanences, d’identifier des points de basculement et de poser quelques questions.
Cet échange entre Christian Seignobos et Émilie Guitard témoigne des liens de longue date entre les deux chercheur.e.s, passé·e·s progressivement du rapport maître-apprentie (Guitard 2014) à une relation d’amitié. Il apporte des éléments très concrets concernant le choix des outils et des techniques d’un chercheur qui se veut tout autant dessinateur (et vice-versa). Il traite aussi de l’évolution d’une pratique qui jouit aujourd’hui d’un véritable engouement du monde de l’édition et du grand public et d’une reconnaissance progressive dans le champ académique, mais qui a pu être considérée par le passé comme illégitime ou du moins « gênante », les chercheur·e·s se préoccupant longtemps de « ne pas basculer vers l’art », comme le remarque Christian Seignobos. En miroir, on peut dès lors se demander comment définir ce qui est « scientifique », et si le recours au dessin ne permet pas de mettre en lumière, voire d’assumer, le caractère subjectif de toute enquête de terrain, qu’elle mobilise des outils scientifiques classiques ou artistiques et « alternatifs ».
Page créée le mercredi 8 mars 2023, par Webmestre.