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Colloque
11-12 mars 2025 (Collège de France)
Un premier axe porte donc sur la biopolitique et les structures de pouvoir. Comment une communication interspécifique peut-elle s’envisager, et comment des collectifs interspécifiques peuvent-ils émerger, au sein des structures de (bio)pouvoir, ou en opposition à celles-ci ?
Une seconde polarité s’articulera autour de l’émergence de théories critiques interspécifiques. Est-il possible d’élaborer une voix interspécifique pour dessiner les contours de collectifs politiques aptes à investir un projet écologique commun dans l’espace public ? Par quels modes de communication entre humains et animaux, et quelles espèces animales sont concernées ? Comment le projet d’émancipation moderne peut-il faire place aux subjectivités animales ?
Un troisième axe concerne les critiques envers le biocentrisme et l’anti-humanisme de l’animalisme, abordées par les intersections entre questions animale, environnementale et sociale. Comment l’idée même de justice environnementale, actuellement envisagée par le prisme intersectionnel genre/race/classe, est-elle susceptible d’être investie à nouveaux frais par l’inclusion du prisme animal, auquel on reproche généralement d’être trop animalo- ou biocentré ? Comment dépasser le dualisme humanisme-animalisme qui stérilise chacune de ses polarités ?
Un dernier axe concerne les puissances d’agir (agency) des animaux et les subjectivités animales. Les subaltern studies peuvent-elles nourrir ici l’intégration des animaux aux récits en « donnant une voix aux sans-voix » ? Les travaux sur le rôle des animaux dans la construction de leur monde, à travers les concepts d’Umwelt ou d’énaction, et sur les cultures animales, ouvrent-ils d’autres voies d’approche, ou des voies d’approche complémentaires, pour envisager des interactions plus symétriques ? »
Page créée le jeudi 13 mars 2025, par Webmestre.
