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Séances de séminaires terminées
Jeudi 8 novembre 2018, 17 h-19 h : A. Ingold (EHESS), M. Spanò (EHESS), « Communs : entre archives historiques et dispositifs juridiques »
Jeudi 22 novembre 2018, 17 h-19 h : A. Ingold (EHESS), « Les communs au prisme de l’Etat »
Jeudi 13 décembre 2018, 17 h-19 h : L. Assier-Andrieu (Ecole de Droit, Sciences Po Paris), « La communauté face à la société : dialectique de la résistance »
Jeudi 10 janvier 2019, 17 h-19 h : N. Mignemi (ERHIMOR-CRH), « Coopératives et travail agricole : que cultive-t-on en commun ? »
Jeudi 24 janvier 2019, 17 h-19 h : R. Grancher (CNRS, TEMOS), « Gouverner la mer par les communs. L’huître et les régimes de la territorialité maritime (Manche, XVIIIe-XIXe siècle) »
Jeudi 14 février 2019, 17 h-19 h : C. Moatti (Paris 8 et Univ. of Southern California), « La matrice judiciaire de la chose publique romaine »
Jeudi 28 février 2019, 17 h-19 h : G. Milani (Univ. Paris-Est Marne-la-Vallée, « Le public, le privé et la commune dans les villes italiennes du Moyen Âge »
Jeudi 14 mars 2019, 17 h-19 h : A. Mahé (EHESS), « Communs et assemblée villageoise en Kabylie, de l’Algérie coloniale à l’époque contemporaine »
Jeudi 28 mars 2019, 17 h-19 h : J.-M. Besse (EHESS), « Comment le paysage, du point de vue conceptuel et du point de vue des pratiques, est-il affecté par l’émergence de la problématique des communs ? »
Jeudi 11 avril 2019, 17 h-19 h : F. Locher (CNRS, CRH-EHESS), « Communs et catastrophes : a Crash Test for Property »
Jeudi 9 mai 2019, 17 h-19 h : F. Girard (Université Grenoble Alpes), « Intendance de la biodiversité et transferts de la gestion des ressources : la fabrique des communautés autochtones et locales »
Jeudi 23 mai 2019, 17 h-19 h (EHESS, Paris)
Les communs font l’objet de programmes de recherche de plus en plus nombreux, menés à partir d’ancrages disciplinaires les plus divers. L’étude des communs se nourrit, et alimente en même temps, des traditions historiographies multiples : des « humanités classiques » à l’« humanité sauvage » des mondes post-coloniaux, du communisme primitif de Morgan aux débats sur les dynamiques d’enclosure ou d’ouverture dans les régulations d’accès aux communs de la connaissance. La focale privilégiée par le séminaire sera historique et juridique. Le rôle de l’histoire est à la fois central et ambigu dans l’étude des communs. Les travaux sur les communs, quelles que soient les disciplines au travers desquelles ils sont abordés (droit, anthropologie, études politiques, géographie, sociologie…), comprennent fréquemment – comme un passage obligé – une approche historique. Cet usage de l’histoire pose un certain nombre de questions. Quelle continuité peut-on tracer entre des biens communs qualifiés d’« historiques » et intéressant des « communautés » de taille modeste – et les « nouveaux communs », notamment ceux de l’information et de la connaissance, ou encore les « communs globaux » comme l’air ou la biodiversité ? Tenter d’élaborer un cadre théorique pour ces différentes lignes de recherche — sur les communs historiques, les nouveaux communs et les communs globaux –, c’est éviter une naturalisation des communs et prendre la mesure de leur caractère institué. Des débats portent sur la pertinence de références historiques, comme celles d’« enclosure ». Des figures fédératrices différentes se dessinent dans l’étude des communs, d’Elinor Ostrom à Carol M. Rose, qui interrogent les dynamiques – historiques aussi – entre public et commun et posent de façon renouvelée la question de l’« accès » et de la catégorie du « public ».
Nous nous intéresserons notamment à l’analyse de la triangulation entre ressources au sens large du terme, pratiques des acteurs et attribution de droits, qui nous parait comme la marque spécifique des communs. Notre attention se portera sur la dynamique sociale qui lie une chose, une ressource, une pratique, une expérience ou un événement à l’identification d’un collectif d’acteurs. Nous observerons les montages et les traductions juridiques qui sont à la fois la condition et l’effet de ce nouage. Une approche historique et juridique des communs nous permettra d’isoler et d’analyser des séquences temporelles, dans lesquelles les « collectifs » viennent postérieurement au « commun ». Nous privilégierons tout spécialement : 1) Le rôle du droit privé dans le façonnage institutionnel des communs et 2) Les phénomènes divers d’institution juridique des ressources ou des pratiques.
Le séminaire alternera des séances où nous étudierons une riche littérature qui aborde l’histoire des biens communs et leur statut juridique, en croisant la présentation de recherches en cours et des lectures critiques de la littérature sur le sujet. Et des séances où nous accueillerons chercheur-es et équipes de recherche, qui s’intéressent aux communs à partir de points de vue disciplinaires différents.
Page créée le mercredi 13 mars 2019, par Dominique Taurisson-Mouret.