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Appel
Date limite de soumission : jeudi 31 décembre 2020
L’explosion démographique et l’extension fulgurante des villes africaines, consécutives au phénomène d’urbanisation galopante, provoquent un accroissement rapide des besoins de la population africaine en eau, logement, emplois, espaces publics, etc. Ce phénomène, s’il n’est pas maîtrisé, aura de lourdes conséquences sur les villes naissantes. La croissance urbaine, qui peut être une source d’opportunités, est également porteuse de risques majeurs sur les plans sociaux et environnementaux. Afin de les éviter, les scientifiques d’Afrique et d’ailleurs y inclut les décideurs au niveau national et des instances de l’Union Africaine montrent tous l’intérêt de repenser le processus de conception, de fabrication de la ville. L’objectif principal ici est de repenser les villes africaines au XXIe siècle en croisant et en confrontant des approches diverses dans tous les domaines : histoire, anthropologie, sociologie, géographie, architecture, urbanisme, économie, sécurité, gestion, sciences politiques et juridiques.
Les actes du colloque international qui se tiendra du 12 au 13 mai 2021 à l’Université de Yaoundé 1 au Cameroun (Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines-FALSH), feront l’objet des Mélanges offerts au Professeur Benoît Mougoué, HDR de Bordeaux 3, Maître de Conférences, Coordonnateur du Master Professionnel en Urbanisme, Aménagement et Développement Urbains (URAMDER), Co-directeur de RESAUD Cameroun
Initiative du Département de Géographie de l’UY1, du Réseau d’Échanges Stratégiques pour une Afrique Urbaine Durable (RÉSAUD), du Réseau Wastenet pour la gestion durable des déchets, Réseau International d’Etudes Urbaines (RIEU), du Laboratoire Environnement et Sciences de l’Eau de l’ENSPY1(LESEAU), de la Communauté des Pratiques Ecosystème appliqué à la Santé Humaine en Afrique de l’Ouest et du Centre (COPES/AOC) et de la Société Nationale des HDR du Cameroun (SNHDR-Cam).
L’explosion démographique et l’extension fulgurante des villes africaines, consécutives au phénomène d’urbanisation galopante, provoquent un accroissement rapide des besoins de la population africaine en eau, logement, emplois, espaces publics, etc. Selon les Nations Unies (2014), l’Afrique comptera 1,2 milliard d’urbains en 2050, contre 450 millions aujourd’hui ; sa transition urbaine s’effectuera à l’horizon 2035 avec 50% de sa population vivant en ville. Ce phénomène induit dans ces villes la naissance et la prolifération des quartiers spontanés sous-équipés, sous-intégrés, la paupérisation, la baisse du niveau des services urbains, la dégradation de l’environnement urbain, l’hétérogénéité des armatures urbaines et une persistance des problèmes de spéculation foncière (Legay, 2011), si elle n’est pas maitrisée. A cela s’ajoutent la dégradation de la voirie urbaine, les problèmes d’assainissement, d’approvisionnement en électricité, de propagation des pandémies telles que le VIH/SIDA, le coronavirus, les changements climatiques en milieu urbain, l’insécurité, et la maintenance des infrastructures.
Ces difficultés imposent aux pays africains une réflexion sur le futur du développement de leurs villes. Celle-ci passe par des stratégies plus réalistes et contextuelles de planification pour gérer le processus d’urbanisation afin de bâtir des villes sûres, inclusives, résilientes, et durables. L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (PDD-H2030), et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD) témoignent de l’engagement de la communauté internationale à œuvrer pour assurer une croissance économique durable et inclusive, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement (UNSSC, 2015).
Le monde urbain africain affronte des défis multiformes tels que les infrastructures à repenser, les trafics, les services, les pollutions, les inondations, l’érosion des littoraux… Loin du modèle colonial et du modèle vernaculaire, la fabrication des villes africaines repose aujourd’hui essentiellement sur des logiques néolibérales, qui comportent de nombreux écueils. Certaines métropoles optent pour des mégaprojets allant parfois jusqu’à déplacer leur capitale dans un contexte de concurrence régionale afin de se hisser, au rang de « connecteur » de ville globale, pôle d’attraction et de fixation dans la grande mondialisation en marche.
D’ici à 2050, l’Afrique verra sa population urbaine tripler, cela posera plusieurs défis en matière de conception urbaine, financement, de gouvernance et de capacité de réaction des villes par les gouvernements nationaux et locaux tout comme les communautés. Cette croissance urbaine, qui peut être une source d’opportunités, est également porteuse de risques majeurs sur les plans sociaux et environnementaux. On estime que la moitié des aires urbaines d’Afrique qui existeront en 2030 ne sont pas encore construites à ce jour, et plus de 60% de la population urbaine vivront dans des bidonvilles ou des quartiers spontanés. Les deux prochaines décennies seront ainsi cruciales pour planifier un avenir urbain durable. Afin de les éviter, les scientifiques d’Afrique et d’ailleurs y incluent les décideurs au niveau national et des instances de l’Union Africaine montrent tout l’intérêt de repenser le processus de conception, fabrication de la ville, et notamment d’en comprendre les interactions entre les parties prenantes en fondant les approches sur des logiques de renforcement de l’application des lois et règlementations.
De nouvelles villes surgissent en Afrique, mais des taudis également. Les taudis sont une conséquence naturelle de l’urbanisation menée par les populations en marge des cadres programmatiques en matière d’urbanisme souvent inexistant, mal compris ou mis en œuvre à double vitesse. En ce sens, ils doivent être considérés comme un résultat temporaire du développement peu coordonnée avec des actions institutionnelles et individuelles non fondées sur une cohérence spatiale qu’exige les normes d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Il n’est pas possible de lutter contre les taudis de manière isolée. Il convient de disposer d’une politique intégrée de l’habitat qui traite de la subsistance des populations, et notamment de l’emploi, des revenus et l’accès aux crédits, de la formation, des loisirs, de la connectivité, et du capital humain. Les autorités doivent fournir des logements abordables en fonction de la classe socioéconomique. Il s’agit d’un processus long et réalisable mais semé d’embûche ou de conflit entre parties prenantes qu’il faudrait éviter, résoudre ou gérer. Il n’existe pas de solution radicale dans la quête d’une ville harmonieuse où la géopolitique urbaine des forces en présence dicte les orientations en fonction des intérêts sous peu explicite.
Il est important de disposer d’une politique urbaine nationale, en principe faîtière des autres politiques publiques de développement, pouvant être bien comprises par tous et se transformer en initiatives locales. L’urbanisation représente davantage une opportunité qu’un défi, car elle va de pair avec le développement à travers une transformation structurelle de l’industrialisation. Si les gouvernements planifient et conçoivent correctement l’urbanisation, ils jouiront des avantages qu’elle procure à une société. L’urbanisation constituera une grande opportunité pour l’Afrique dans les années à venir. D’autres misent plus humblement sur la mobilisation citoyenne pour répondre aux urgences écologiques, mais, toutes semblent avoir pris la mesure de ces enjeux vitaux. Il faut repenser la cité africaine, repenser le modèle urbain avant que la démographie et le réchauffement climatique n’achèvent de rendre nos villes invivables.
De nombreux ouvrages scientifiques ont déjà été publiés sur la croissance urbaine et leurs conséquences, édictant des solutions sur la durabilité des villes, les unes aussi prometteuses que les autres. Il s’agit des théories qui peinent à se matérialiser.
Le présent projet d’ouvrage voudrait se démarquer des clichés par une approche nouvelle et originale. Tout en s’appuyant sur les recherches devancières sur la question, ce projet, qui se veut interdisciplinaire et pluridisciplinaire, pose, en effet, le problème de l’aménagement durable des villes des pays en développement face à cette croissance urbaine effrénée.
L’objectif principal ici est de voir comment repenser les villes africaines au 21 ème siècle en croisant et en confrontant des approches diverses dans tous les domaines : histoire, anthropologie, sociologie, géographie, architecture, urbanisme, économie, sécurité, gestion, sciences politiques et juridiques. Il s’agit de voir quels outils et quels types de savoirs sont élaborés par les différentes disciplines. Nous devons noter ici qu’il n’existe pas de solutions simples et rapides à l’urbanisation, car il s’agit d’un processus de transformation d’une société. Cela demande du temps. L’important est d’aborder la question avec une bonne stratégie et une vision à moyen et à long termes.
Les contributions attendues devraient permettre de mieux cerner le phénomène, de formuler de nouvelles perspectives de recherche-action et à proposer des initiatives concrètes à entreprendre dans tous ces domaines en vue de l’opérationnalisation ou de la matérialisation de l’urbanisation des villes africaines.
Les propositions doivent s’inscrire dans l’un des quatre (04) axes thématiques suivants :
Axe 1 : Structuration de l’espace urbain africain
Axe 2 : Gestion urbaine
Axe 3 : Politiques urbaines et développement durable
Axe 4 : Gouvernance foncière et investissement
Modalités de contribution
Une biographie de 10 lignes au maximum est demandée à ou aux auteur(s) de l’article. Le style de rédaction devra être simple et accessible. Les courtes phrases sont vivement recommandées à cet effet. Les propositions d’articles complets sont attendues jusqu’au 31 décembre 2020 à nya.esther chez yahoo.fr
Les articles complets soumissionnés seront envoyés immédiatement à une séquence de triple expertise pour 30 jours. Les articles expertisés seront restitués aux auteurs le 1er février 2021. Seuls les auteurs des articles préalablement expertisés positivement devront intégrer les corrections, si demandées. Le retour desdits papiers corrigés est prévu pour le 15 février 2021 au plus tard. La restitution des Mélanges fera l’objet d’un Forum International prévu du 12 au 13 mai 2021 à l’Université de Yaoundé 1.
Colloque
12-13 mai 2021 (Université de Yaoundé 1, Cameroun)
Page créée le jeudi 10 septembre 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.