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Appel
Date limite de soumission : samedi 30 septembre 2023
Colloque organisé par l’Association des Historiens et Archéologues du Togo (AHAT) et l’Université de Lomé, en partenariat avec la Fondation des Châteaux et Jardins de Prusse (SPSG)
En ce XXIe siècle, l’héritage colonial allemand est encore très présent dans l’imaginaire collectif de populations anciennement colonisées principalement. Il est visible à la fois dans la littérature coloniale, les musées, les monuments1 (y compris les monuments d’honneur ou les mémoriaux) et la photographie coloniale2. Ce constat oblige à se pencher sur la question coloniale et d’en souligner la pérennité à travers d’éventuels discours et récits cachés ou occultés dans les représentations et les expositions sur le colonialisme. Il s’inscrit également dans un contexte de résurgence de la mémoire coloniale en Allemagne depuis 2004 qui font intervenir différentes disciplines avec des éléments et des approches plus récents de la question.
Le colonialisme allemand, après avoir été longuement débattu à la fin des années 2000, subsiste encore dans la mémoire de plusieurs sphères sociales et constitue un objet d’étude, tant chez les anciennes populations colonisées que chez les anciens colonisateurs. Ainsi, l’étude du colonialisme apparaît ainsi comme une tentative de résolution du passé colonial et se positionne comme un outil de bonne compréhension des événements. Ce projet de séminaire et de publication s’inscrit dans les objectifs du caractère transnational du colonialisme, c’est-à-dire entre l’Allemagne et ses anciennes possessions d’outre-mer, avec un regard sur l’importance de la Prusse et son influence dans la politique coloniale. Le caractère mémoriel et la vision postcoloniale de l’héritage colonial permettraient en outre de passer en revue les approches méthodologiques et théoriques, d’autant plus qu’il va de pair avec l’héritage du colonialisme.
Lors de l’examen des contributions, l’accent sera mis sur les points suivants, tels que : Reconstruction, restitution, mémoire et reconstitution.
La reconstruction consiste à rassembler les parties séparées de l’histoire qui se trouvent dans les lieux de mémoire et qui doivent être reconstruites ou approchées à l’image des monuments, de la photographie, de l’architecture coloniale, des musées et des œuvres d’art considérés comme les lieux du colonialisme en général et allemand en particulier. C’est ainsi qu’est née cette confrontation muséale avec l’histoire coloniale.
Cette confrontation est à l’origine du débat actuel sur la restitution. Cette dernière renvoie à l’art spolié des biens culturels de l’époque coloniale. L’origine de ces œuvres d’art est actuellement en cours d’inventaire et l’on prétend qu’elles ont été volées à l’époque coloniale parce que certains artistes de l’époque voulaient se redéfinir avec de nouveaux objets. Les restes d’ossements humains ont été utilisés pendant la période coloniale, par des médecins militaires allemands pour des recherches à but « racistes ».
De nos jours, l’histoire de l’art qui représente un nouveau champ de la discipline historique est comprise comme une reconstitution des traces du colonialisme à l’aide des œuvres matérielles coloniale tels que l’architecture à titre d’exemple. Il s’agit de montrer dans quelle mesure ces dernières jouent un rôle pertinent dans le traitement du passé ainsi que les messages cachés et occultés que ces monuments nous renvoient.
La problématique du projet repose sur la compréhension du colonialisme à l’époque actuelle à partir d’une théorie rétrospective mais également l’influence des nouvelles approches méthodologique sur une forme de domination dont les questions se posent de manière progressive. Plus concrètement, il s’agit surtout de mieux analyser l’héritage colonial et les pratiques scientifiques pour les utiliser dans le présent.
Le projet s’adresse aux jeunes chercheurs qui mènent des travaux sur le colonialisme allemand et se consacre particulièrement aux méthodes permettant de faire parler les sources dites muettes, ou comment cette domination allemande s’accompagne de manière pertinente d’œuvres d’art et de monuments : renouveler le rapport entre l’histoire et la mémoire et quelle contribution existe dans les nouvelles sources et perspectives.
Le colloque doit permettre un échange d’idées sur le colonialisme et une sensibilisation à la question de la restitution à l’heure actuelle.
Les différentes contributions doivent s’inscrire dans les axes suivants : la santé, le foncier, l’histoire de l’art, l’anthropologie culturelle, la sociologie, la religion et l’éducation et sont structurées selon les points ci-dessous :
mémoire individuelle et collective
l’histoire de l’art, avec un accent sur l’architecture coloniale et la photographie
l’art spolié et la question de la restitution à l’heure actuelle
Médecine coloniale et lutte contre les maladies
Révisionnisme colonial et héritage colonial dans la société postcoloniale
Reconstruction des schémas narratifs rhétoriques et restitution des régularités discursives qui structurent le projet colonial.
Mémoire et reconstruction de réalités à multiples facettes de l’expérience coloniale.
Médias et question mémorielle de la colonisation aujourd’hui
la question indigène et les réactions face à la domination coloniale allemande
Cadre spatio-temporel
Les recherches sur la période coloniale allemande ont toujours eu pour limite l’année 1919, avec le départ des troupes des anciennes possessions coloniales, lorsque le traité de Versailles a été décidé. Mais la période initiale ne fait toujours pas l’objet d’un consensus parmi les historiens, qui la situe vers la fin des années 1850. Sur le plan spatial, les contributions se limiteront aux anciennes possessions de l’empire colonial allemand ainsi qu’aux lieux où les traces ou l’héritage colonial sont encore visibles.
Modalités de contribution
Il est prévu que le projet prenne la forme d’une conférence suivie de présentations. Les résumés et les abstracts sont à envoyer à dmanoella9 chez gmail.com avant le 30 septembre 2023.
La conférence est pour l’instant projetée de manière hybride, à la Fondation des Châteaux et Jardins de Prusse et à Lomé en été 2024 (sous réserve de la disponibilité des ressources) avec une éventuelle manifestation virtuelle (en ligne).
Les résumés doivent prendre la forme de textes courts de 300 mots maximum (1500- 2000 caractères), comprenant une brève description ou un CV de l’auteur, le titre de la contribution, la problématique et la méthode, voire une esquisse de plan. Les mots-clés de l’abstract doivent atteindre un maximum de 5. Les contributions peuvent être soumises en allemand, en anglais ou en français -pour un large spectre de recherche-.
Après un retour par mail, les contributions complètes sont à envoyer au plus tard le 01 février 2024 et les évaluations auraient lieu le 30 avril 2024 auprès du comité scientifique. Les contributions ne doivent pas dépasser 10 pages (hors bibliographie), avec un interligne de 1,5 (1,00 pour le résumé), et une police Times New Roman 12. Les références bibliographiques et les notes de bas de page doivent suivre la méthode Chicago pour l’harmonie de la révision du texte.
Coordination et direction (sous réserve d’approbation)
Pr Dr Vogtherr (éd.) / Pr Dr Koku Azamédé (éd.)
Accompagnement scientifique (sous réserve de consentement)
Pr. Dr. Komlan Kouzan (Université de Kara)
Pr. Dr. Dotse Yigbé (Université de Lomé)
Pr. Dr. Angèle Lassey (Université de Lomé)
Pr. Dr. Aboubacar Tanai (Université de Lomé)
Pr Dr. Joël Glasman, (Université de Bayreuth)
Pr Dr. Amatso Obikoli Assemboni, (Université de Lomé)
Dr. Yann Legall (Université Technique de Berlin)
Coordination
Léo Keutner, (Humboldt-Universität zu Berlin)
Fogang Toyèm, (Humboldt-Universität zu Berlin)
Stéphane Koffi Kouzan, (Université de Lomé/Université Humboldt de Berlin)
Koku Agbanyo (Université de Lomé)
Page créée le samedi 29 juillet 2023, par Webmestre.