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Appel
Date limite de soumission : vendredi 31 janvier 2020
Le Cameroun et le Togo ont une histoire coloniale commune mais une trajectoire différente. Depuis juillet 1885, ces deux territoires sous protectorat allemand sont entrés dans le système colonial et ont subi le sort réservé aux colonies allemandes à l’issue de la première guerre mondiale. Le devenir de ces deux territoires y compris celui de leurs populations respectives sous administration française (mandat de la SDN et tutelle de l’ONU) va tracer le chemin d’une autre histoire jusqu’aux indépendances en 1960. L’objectif de ce projet est de revisiter l’histoire en s’appuyant sur ce qui a été déjà fait afin de mettre au jour les histoires cachées, oubliées et méconnues de ces deux pays. En fait, il s’agit de mettre en avant l’histoire des regards croisées, l’histoire vue d’en-bas, l’histoire au ras du sol. Il s’agit aussi de montrer la réflexion sur les convergences, divergences et les évolutions historiques du Cameroun et du Togo.
L’année 2019 marque le centenaire de la signature du Traité de Versailles (28 juin 2019) qui marque la fin officielle de la Première guerre mondiale. Les Alliés, vainqueurs de cette guerre ont imposé leurs volontés aux vaincus à savoir l’Allemagne et ses alliés. L’une des conséquences de ce traité est la dépossession des colonies allemandes de par le monde au profit de la France et de la Grande Bretagne dans le cadre du mandat de la SDN. Les colonies allemandes du Cameroun et du Togo ont subi le sort de ce partage et se sont retrouvées sous administration française et britannique à partir de 1922. En visitant l’histoire, ces deux territoires sont devenus protectorats allemands à la même époque en juillet 1884[1]. Pour le Cameroun et le Togo, l’histoire coloniale a bien commencé en 1884 et tout porte à croire que ces deux pays ont eu une histoire commune au vu des évènements qui se sont passés. Le sort de ces deux territoires est scellé par le système du mandat entériné en 1922 et plus tard par la tutelle démarrée au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Le système institutionnel imposé par la communauté internationale a modifié le paysage des ces territoires et le futur des populations qui y vivent. Si le système du mandat jugeait les peuples autochtones incapables de se prendre en charge, celui de la tutelle avait pour but de les emmener à une certaine autonomie tout en restant dans la sphère de la puissance colonisatrice. Cela sous-entend que la puissance colonisatrice serait la seule entité en concertation avec la communauté internationale habilitée à octroyer une indépendance à ces territoires. Mais au vu des connaissances historiques et suite aux différents travaux de recherches sur l’histoire coloniale, l’indépendance acquise par ces deux territoires n’a pas respecté la « feuille de route » proposée par les puissances coloniales et l’ONU. Un sentiment anticolonial a émergé sous l’impulsion des élites nationalistes locales qui ont montré des désirs d’auto-détermination et d’indépendance. Contrairement aux autres colonies françaises, la marche vers l’indépendance a été particulière et âpre au Cameroun et au Togo. Les élites locales ont fait preuve d’un nationalisme qui a montré une résistance au pouvoir colonial.
L’histoire de la décolonisation dans ces deux anciennes colonies allemandes n’est pas la même car les approches et trajectoires diffèrent d’un territoire à l’autre. Au Cameroun, cette période est marquée par une lutte armée entre les partisans d’une indépendance sans conditions sous la houlette de l’Union des peuples du Cameroun (UPC) et ses alliés. Au Togo, la décolonisation a été marquée par une lutte politique non armée mais assez tendue entre les nationalistes du Comité de l’unité togolaise (CUT) et leurs adversaires du Parti togolais du progrès (PTP) soutenus par l’administration française. En 1960, ces deux territoires sont devenus indépendants mais pas de la même façon. Les nationalistes togolais ont obtenu l’indépendance à travers des élections législatives d’avril 1958 sous la supervision des Nations-Unies. La France était obligée de reconnaitre cette victoire et d’ouvrir le chemin qui mène à l’indépendance. Au Cameroun, en parallèle à la lutte armée, l’indépendance a été négociée entre la France et les élites politiques locales pro-françaises.
L’objectif de ce présent projet est d’écrire un ouvrage collectif dans une approche comparative tout en mettant en avant la transdisciplinarité. Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, mais de la revisiter en s’appuyant sur ce qui a été déjà fait afin de mettre au jour les histoires cachées, oubliées et méconnues de ces deux pays. En fait, il s’agit de mettre en avant l’histoire des regards croisées, l’histoire vue d’en- bas, l’histoire au ras du sol. Un autre objectif est de montrer la réflexion sur les convergences, divergences et les évolutions historiques du Cameroun et du Togo.
[1] 5 juillet 1884 pour le Togo et le 12 juillet 1884 pour le Cameroun.
Conditions de soumission
Les départements d’histoire et archéologie des Universités du Togo et du Cameroun, en collaboration avec les départements frères des lettres, sciences humaines et sociales lancent un appel à proposition d’articles pour la réalisation d’un ouvrage collectif sur l’histoire comparée du Cameroun et du Togo.
Les propositions doivent s’inscrire dans l’un des axes de recherches suivant :
Le contexte historique qui précède la signature des protectorats au Cameroun et au Togo
La constitution des territoires du Cameroun et du Togo et la période coloniale allemande (1884-1914)
La défaite allemande et la période franco-britannique au Cameroun et au Togo (1914-1920)
Le mandat et la tutelle de la France au Cameroun et au Togo (institutions, société coloniale, regards croisés)
La marche vers l’indépendance au Cameroun et au Togo : convergences et divergences (le regard de la communauté internationale, le rôle des élites locales, la nature et l’évolution du nationalisme camerounais et togolais)
Les chercheurs et spécialistes intéressés par ce projet sont invités à envoyer leurs résumés d’articles (300 mots et maximum cinq mots clés) accompagnés de leurs noms et prénoms, une adresse électronique et leurs institutions d’attaches à camerountogo chez yahoo.com
Calendrier
31 janvier 2020 : date limite de réception des résumés d’articles
28 février 2020 : acceptation des résumés
15 mai 2020 : réception des articles
La publication de l’ouvrage est fixée au dernier trimestre de l’année 2020.
Comité scientifique
ASSIMA-KPATCHA Essoham, département d’histoire, Université de Lomé (Togo)
ABWA Daniel, département d’histoire, Université de Yaoundé 1 (Cameroun)
EFOUA Samuel, département d’histoire, Université de Yaoundé 1(Cameroun)
GOEH-AKUE N’Buéké Adovi Michel, département d’histoire, Université de Lomé (Togo)
KOUFAN MENKENE Jean, département d’histoire, Université de Yaoundé 1 (Cameroun)
ETOU Komla, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Lomé (Togo)
KOUZAN Komlan, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Kara (Togo)
KOUOSSEU Jules, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Dschang (Cameroun)
MOKAM David, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Nagoundere (Cameroun)
OUBA Abdoul Bagui, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Ngaoundere (Cameroun)
TSIGBE Koffi N. Joseph, Maître de conférences, département d’histoire, Université de Lomé (Togo)
Secrétariat
Alvine H. Assembe Ndi, Université de Yaoundé 1
Meirama Garba Moussa, Selçuk Universitesi
Setodzi Edoh, Université de Lomé
Halourou Maman, Université de Lomé
Coordination scientifique
Dr. Têtê Jean-Philippe Gunn, ESBIA (Le Mans), filgunn chez gmail.com
Page créée le vendredi 10 janvier 2020, par Dominique Taurisson-Mouret.