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Appel
Date limite de soumission : jeudi 1er mars 2018
Quoi qu’initié par des historiens, cet atelier ambitionne de saisir ces phénomènes – fonder, peupler, habiter, gouverner des territoires urbains coloniaux – à l’aune d’approches interdisciplinaires qui, dans le sillage des recherches du groupe de travail « Usages de l’histoire et devenirs urbains », ne sauraient être que très fécondes pour l’ensemble de la recherche urbaine, notamment pour tester et mesurer les possibilités de transfert ou de réemploi de ces notions d’une discipline à une autre ou encore en cerner les limites (« gentrification », « gouvernance », « résilience »…)
Les interventions des doctorant.e.s – d’une quinzaine de minutes – auront pour but d’alimenter les échanges – d’une trentaine de minutes – autour de réflexions, démarches et conclusions utiles à toutes et à tous : études de cas se confrontant ces notions, source ou terrain interrogeant la validité de leur usage.
Modalités pratiques de soumission des propositions
Cet atelier doctoral se déroulera le 6 juin 2018 de 9h30 à 17h30, sur le site de l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée, Champs-sur-Marne (RER A, station Noisy-Champs). La salle sera précisée ultérieurement.
Il est organisé par Danilo Guiral Bassi et Thierry Guillopé. Tous deux sont doctorants à ACP ; le premier prépare une thèse d’histoire urbaine comparée sur la gouvernance des nouveaux espaces urbains dans les années 1960 et 1970, dans des capitales de différents régimes politiques (Paris, Brasilia, Jérusalem) ; le second, une thèse sur l’histoire des politiques du logement en Algérie des années 1920 aux années 1950.
Le déjeuner et les frais de transport des intervenants peuvent être pris en charge par les organisateurs, sous réserve d’acceptation de la proposition.
Les propositions de communication, en 500 mots, sont attendues pour le 1er mars 2018
Contact : colonialurbain chez gmail.com
Comité scientifique :
Danilo GUIRAL BASSI, doctorant à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée, rattaché au laboratoire ACP (EA 3350) et au Labex Futurs Urbains.
Thierry GUILLOPÉ, doctorant à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée, rattaché au laboratoire ACP (EA 3350) et au Labex Futurs Urbains.
Loïc VADELORGE, professeur des universités, Paris-Est-Marne-la-Vallée, directeur du laboratoire ACP (EA 3350).
Sylvie THÉNAULT, directrice de recherche au CNRS, rattachée au CHS (UMR 8058)
Colloque
Mercredi 6 juin 2018 (Université Paris-Est-Marne-la-Vallée)
Atelier doctoral organisé par le Groupe transversal « Usages de l’histoire et devenirs urbains » du Labex Futurs urbains (Paris-Est)
Les phénomènes coloniaux ont très largement été des phénomènes urbains. De même, la création de territoires urbains (villes nouvelles, infrastructures, settlements, etc.) sont régulièrement qualifiés de « colonial ». Ainsi, au croisement des études urbaines et des études coloniales, cet atelier doctoral envisage donc d’interroger, à l’aune de cas d’étude situés, aussi bien diverses situations coloniales que la prolifération contemporaine des discours qualifiant telle ou telle situation urbaine de « coloniale ».
Les villes et les urbanités constituent un objet de recherche central des « colonial studies », en plein développement depuis plus de vingt ans. L’histoire, l’anthropologie, la sociologie ou encore les sciences politiques se sont ainsi emparées de cette notion de « colonial » pour interroger diverses facettes de l’urbain, qu’il s’agisse de comprendre les interactions sociales qui font la trame des situations coloniales urbaines depuis l’Antiquité (colonisations grecques ou romaines, colonisations ibériques modernes, etc.) ou qu’il s’agisse d’en interroger les rémanences ou ré-emplois contemporains. Ainsi cet atelier se propose d’étudier, à nouveaux frais ou pour prolonger et préciser nombre d’études, la dimension urbaine du colonial ainsi que la dimension coloniale de l’urbanisation, qu’il s’agisse de fonder un territoire urbain, de le peupler ou de l’habiter. Se voulant résolument interdisciplinaire et inscrit dans la longue durée, cet atelier doctoral veut ainsi réinterroger le fait « colonial » au prisme de l’urbain, ses évolutions, persistances et nœuds problématiques.
Des études de cas questionnant ce que signifient « fonder », « peupler », « habiter » et « gouverner » pourront mener, lors de cet atelier, à une réinterrogation du « colonial ». Il s’agira également de penser la valeur réflexive, la polysémie, la portée et les limites de ces notions. Approfondir notamment la compréhension des relations entre formes de gouvernement et l’urbain constitue un premier enjeu fort. Un second consiste à comprendre la prolifération des termes de « colonies » ou « colonial » (« colonies » municipales de banlieue parisienne, usages critiques contemporains) pour qualifier des phénomènes et territoires bien distincts des colonisations à proprement parler (antique, ibérique, des XIXe et XXe siècles).
De là découlent nombre de questionnements : quels sont les tenants et les aboutissants des politiques publiques menées ? Comment habiter un territoire urbain récemment fondé ? Dans quelle mesure les envies et réalisations de villes singulières ou renouvelées sont-elles inséparables d’un projet de gouvernement qui les excède ? Quelles formes de citadinité assignées aux territoires urbains fondés – ou quelles sont celles advenant de façon imprévue ? Comment les territoires urbains participent des fronts pionniers et, inversement, comment envisager les « fronts pionniers » dans les territoires urbains ? Pourquoi et comment des espaces urbains deviennent ingouvernables ou du moins tentent de se dérober, pour diverses raisons et de diverses façons, à l’emprise des autorités instituées ? Ce sont là quelques exemples d’axes problématiques qui, au croisement du colonial et de l’urbain, intéresseront cet atelier.
L’étude de ces dynamiques en des « territoires urbains » répond au souhait de ne pas étudier uniquement les villes ; il s’agit plutôt d’analyser les événements et processus qui concernent tout un ensemble de territoires dans lesquels, sur l’ensemble du globe, il y a de l’urbain : espaces qui voient converger – voire s’affronter – projets métropolitains et leurs contestations (« zones à défendre » en France, aménagements en tout genre destinés à alimenter en ressources les métropoles, par exemple), villes coloniales, villes et quartiers nouveaux ou informels, settlements ou outposts israéliens dont le devenir-ville est explicite, entre autres.
Page créée le mercredi 14 février 2018, par Dominique Taurisson-Mouret.